Privé de narrateur comme dans d’autres genres, le théâtre n’est possible qu’au travers de la parole ; les explications, les détails descriptifs, l’intrigue, toutes les informations sont données à travers les mots prononcés par les personnages grâce aux dialogues, aux monologues, aux tirades et aux apartés. Même lorsque la parole dite par le personnage paraît spontanée, elle est très éloignée de la vie quotidienne : la communication est codifiée par des règles qui varient selon les genres.
Le langage n’est pas essentiellement verbal. Grâce à la dimension de spectacle, les personnages peuvent communiquer et informer le public à travers les gestes, les attitudes, les costumes, les objets et les regards. Dans Britannicus (1669) de Racine (1639-1699), Britannicus et Junie parviennent, par la capacité du regard et des yeux, à communiquer en présence de Néron et à transmettre leurs émotions au public (III, 7).
Dans le texte écrit, ce sont aussi les didascalies qui complètent les informations nécessaires au lecteur et à la compréhension de la pièce. Elles permettent de connaître le nom des personnages, les divisions en actes et en scènes, les précisions spatio-temporelles, les gestes et toutes les indications de mise en scène données par l’auteur. Le théâtre de l’absurde propose un théâtre particulier où les didascalies jouent un rôle essentiel dans la compréhension de l’action et des personnages, et montrent l’incapacité et l’inefficacité des mots, à l’image de la vie : par exemple, les didascalies initiales de Fin de partie (1957) de Samuel Beckett (1906-1989).&
Le texte peut aussi varier selon les époques. De l’Antiquité au XVIIe siècle, les personnages s’expriment en vers et plus particulièrement en alexandrins sous la période classique, même si Hugo compose lui aussi en alexandrins ses drames romantiques, en leur donnant ainsi plus de liberté. La prose apparaît au théâtre dans certaines comédies de Molière, puis se généralise peu à peu pour permettre encore plus de réalisme.