Les cahiers de doléances rédigés pour préparer les États Généraux de mai 1789 montrent une paysannerie attachée à la personne du Roi mais demandant plus de justice, s’élevant contre l’inégalité devant l’impôt, les droits seigneuriaux et la dîme.

Après la prise de la Bastille le 14 juillet, la Grande Peur met les campagnes françaises en émoi : châteaux et titres de droits seigneuriaux sont brûlés. L’Assemblée Nationale vote alors dans la nuit du 4 août l’abolition des privilèges : tous les citoyens deviennent égaux devant la loi et l’impôt. 

Pour résoudre la crise budgétaire, l’Assemblée nationalise les biens du clergé et les vend, ce qui permet à certains paysans de devenir propriétaires, notamment dans les régions viticoles (Bourgogne, Alsace, Champagne). La Révolution supprime le droit d’aînesse : l’héritage est désormais partagé entre tous les enfants , ce qui explique la baisse du nombre d’enfants dans les familles paysannes au XIXème siècle afin de limiter l’émiettement du patrimoine.

Après le procès et la décapitation du Roi en janvier 1793, la France rurale se divise : dans l’Ouest, nombreux sont les paysans qui se révoltent contre la conscription et la déchristianisation. L’hiver 1794-95, particulièrement froid et rigoureux, est à l’origine de véritables émeutes de la faim dans les villes et de révoltes dans les campagnes.