Sociologie du spectacle vivant

Parmi les sciences sociales, la sociologie étudie les phénomènes sociaux, c’est-à-dire collectifs. Elle s’intéresse aux interactions entre les hommes, aux acteurs sociaux, actions sociales, faits sociaux, identités sociales, institutions sociales, organisations, réseaux, cultures, classes sociales. La sociologie s’intéresse également aux normes sociales, dont les normes juridiques qui sont produites par l’État (l’État étant le principal et le plus perfectionné des modes d’organisation sociale).

Comme beaucoup de sciences, la sociologie comprend deux branches principales : la recherche fondamentale et la recherche appliquée. La recherche fondamentale tâche d’approfondir les connaissances théoriques des processus sociaux. La recherche appliquée a pour but d’orienter les politiques publiques.

Il y a deux méthodes principales en sociologie : les méthodes qualitatives et les méthodes quantitatives. Les sociologues associent ou non ces méthodes.

La recherche en sociologie permet de fournir de précieuses informations aux décideurs, personnalités politiques, autorités et législateurs, mais aussi éducateurs ou travailleurs sociaux. En effet, la sociologie permet de comprendre les problèmes sociaux et de trouver des pistes afin de les résoudre.

La sociologie de la culture et, plus particulièrement, la sociologie du spectacle vivant sont des sous-branches de la sociologie. Elles étudient la capacité à sociabiliser de ces pratiques culturelles.

L’étude des pratiques culturelles vise à comprendre les conditions d’accès à la culture. Ces conditions changent avec le temps. Le mouvement historique est celui d’une démocratisation : la culture est de plus en plus accessible au grand public. Hier réservée à une élite, elle devient populaire. Des enquêtes sont régulièrement menées à ce sujet afin d’en mesurer les évolutions.

Au sens sociologique, la culture se définit comme « l'ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social » (Définition de l'UNESCO, Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles, Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet - 6 août 1982).
Quant aux pratiques culturelles, elles désignent de multiples activités de consommation et de participation à des domaines intellectuels et artistiques. Parmi elles, on trouve le spectacle vivant, mais aussi le cinéma, la télévision, l’édition, la presse etc. Ces pratiques culturelles dépendent de goûts et de préférences variant en fonction des lieux, mais aussi en fonction des classes sociales. Cela justifie tout particulièrement une sociologie des pratiques culturelles.

La catégorie socioprofessionnelle, le sexe, le niveau de diplôme, l’âge et la génération, le lieu d’habitat influencent les pratiques culturelles, lesquelles impactent le style de vie.
De ce point de vue, la culture au sens strict rejoint la culture plus généralement comprise comme « ensemble des moyens mis en œuvre par l'homme pour augmenter ses connaissances, développer et améliorer les facultés de son esprit, notamment le jugement et le goût » (Trésor de la langue française).

Enfin, la sociologie du spectacle vivant s’appuie sur nombre de statistiques relatives au public des salles de spectacle et à leur fréquentation. Ces chiffres sont de bons indicateurs de l’évolution du secteur.

Le numérique, avec l’internet et ses dernières évolutions telles que l’intelligence artificielle, est une révolution dont l’avenir retiendra peut-être son caractère civilisationnel. Or la culture se trouve au cœur de la civilisation, tandis que le spectacle vivant est essentiel à la culture. Ainsi la révolution numérique constitue-t-elle une rupture à la fois pour la culture et le spectacle vivant. Et cela concerne tant leurs acteurs que leurs publics.

Le numérique modifie, parfois radicalement, les modes d’accès et les usages des pratiques culturelles. La manière de créer une œuvre autant que la manière de lui faire rencontrer son public n’ont plus rien à voir avec ce qu’ils étaient il y a trente ans.

Le numérique est donc un défi pour le secteur culturel. Il est sources d'inquiétudes mais aussi de nouvelles opportunités à saisir. La capacité à s’adapter à ce nouvel environnement numérique sera la clé du succès des acteurs de la culture de demain. S’agissant du spectacle vivant, il est un peu moins touché que le cinéma ou la musique enregistrée. Mais lui aussi devra évoluer avec son temps.

De la vente des billets des spectacles à la communication sur les réseaux sociaux en passant par l’interactivité avec des applications dédiées, les liens entre les artistes et leurs publics sont et seront largement repensés.