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Mémoires de deux jeunes mariées

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Résumé de l'oeuvre

   Mémoires de deux jeunes mariées, dédié à George Sand à qui Balzac dit toute son amitié sincère en préambule, est un roman épistolaire comportant cinquante-sept lettres et composé de deux parties distinctes. Au cœur de ces échanges, deux femmes, deux amies, qui, au sortir du couvent, rejoignent leur famille respective. Douze années durant, Louise de Chaulieu, issue de la haute noblesse parisienne, correspond avec Renée de Maucombe, une noble provençale, vivant désormais dans la région de Marseille.

   Ces lettres laissent apparaître deux personnalités bien différentes et bientôt deux destinées exemplaires. Mais leurs points communs résident dans la réflexion qu’elles mènent et qu’elles partagent sur le mariage, le bonheur et l’amour. Ainsi Renée conclut-elle rapidement un mariage de raison, épousant un homme de vingt ans son aîné, alors que son ami, Louise, préfère mener une vie mondaine. Comme souvent chez Balzac, la raison et le sentiment entrent en conflit chez les personnages et révèlent les dessous de la société du XIXe siècle.

Louise et Renée

   Féministe avant l’heure, Louise de Chaulieu, qui devient baronne de Macumer d’un premier mariage puis Madame Marie Gaston d’une deuxième union, est une femme sûre d’elle, profondément passionnée, dont l’essentiel de la vie réside dans les plaisirs de la vie mondaine. Plaignant dans un premier temps la vie terne et sans éclat de son amie, elle enviera dans les dernières lettres du roman le destin simple, mais authentique, de Renée.

   Madame de Maucombe épouse Louis de l’Estorade, un modeste gentilhomme dont elle aura trois enfants. Ses origines modestes font d’elle une femme lucide qui sait devoir conclure un mariage de raison. À la différence de son amie, elle souhaite mener une existence paisible faite de plaisirs simples. Ses trois enfants à élever, un mari à veiller et une demeure à décorer constituent le quotidien de cette jeune femme qui survivra à son amie, morte prématurément à trente ans d’une pneumonie.

Les personnages secondaires

   Autour des deux figures féminines centrales gravitent trois autres personnages.

   Le premier d’entre eux, le baron de Macumer, est un jeune Espagnol élégant et distingué, poète à ses heures, qui a dû fuir l’Espagne, son pays d’origine, et qui possède, comme le confie Louise, sa future femme, des « fiefs magnifiques en Sardaigne » et un palais à Sassari. Il voue à son épouse une véritable adoration, mais après seulement quatre années de mariage, il décède brutalement.

   Marie Gaston est le second époux de Louise. Lui aussi est passionné de littérature, mais peine à en vivre, perclus de dettes avant d’épouser Madame de Macumer. Courageux et altruiste, il vient en aide à sa famille en travaillant d’arrache-pied, mais son indolence est de nombreuses fois soulignée par Louise. Il est profondément « atteint » (lettre 57) par la mort de sa femme.

   Louis de l’ Estorade, mari de Renée, a 37 ans quand commence le roman. Il vit sur le domaine de La Crampade et mène une existence simple, faite d’activités principalement domestiques. Son heureux mariage et la naissance de son premier enfant le métamorphosent et font de lui un homme ambitieux, notamment dans le domaine de la politique.

Un roman de l’intimité, une réflexion sur l’amour

   Par le genre adopté, l’épistolaire, le roman de Balzac permet à ses lecteurs d’approcher les sentiments les plus intimes de ses héroïnes, les conflits intérieurs qui les agitent, tant Renée et Louise envisagent leur existence de façon diamétralement opposée.

   La première, Madame de l’Estorade, incarne la raison, le pragmatisme. Le meilleur parti qu’elle dit pouvoir tirer de sa situation, après avoir médité et déterminé sa vie, est d’orner sa demeure, l’embellir, conduire un intérieur (lettre IX), consciente également de ne pas aimer son époux de « cet amour qui fait que le cœur bat quand on entend un pas ». À travers ses incessants questionnements, la jeune femme cherche à la fois un motif de résignation à une vie simple et la possibilité de s’émanciper de cette condition qu’elle sait indépassable.

   Louise, à l’opposé, rêve d’un mariage romanesque, se plaît à se croire enlevée puis vendue par un corsaire algérien l’obligeant à devenir sultane (lettre 7), comprenant difficilement que l’on puisse se marier comme on signe un contrat. Amante passionnée, sa plume s’enflamme à chaque fois qu’elle évoque son appétit pour les « choses inconnues ou […] défendues » (lettre 21). À travers cet échange fertile, Balzac fait entendre une voix unique aux lecteurs, la sienne.

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