Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, est née en 1748. Veuve à 20 ans, elle est après Marie-Antoinette la 2ème femme à avoir été guillotinée pendant la Révolution française. Si, aujourd’hui, Olympe de Gouges est au programme du bac français, il faut savoir que cette femme fait partie des oubliées de l’Histoire de France, parce qu’elle était femme, c’est un fait, mais aussi parce qu’elle militait activement contre l’esclavagisme et pour l’égalité entre les sexes. Elle est considérée comme l’une des pionnières du féministe en France.
Après la mort de son époux, Olympe de Gouges s’installe à Paris et fréquente les salons littéraires. Elle écrit plus d’une dizaine de pièces de théâtre sur des questions de société. L’esclavage des noirs, ou l’heureux naufrage connaît un certain succès même si la pièce est interdite après trois représentations ; elle est toutefois inscrite en 1785 au répertoire de la Comédie-Française sous le titre Zamore et Mirza, ou l’heureux naufrage. Mais Olympe de Gouges est aussi l’auteur de nombreux textes, pétitions, brochures et affiches politiques. En 1793, elle s’attaque directement à Marat et à Robespierre. Elle est arrêtée le 20 juillet 1793 pour avoir remis en cause le principe républicain. Condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire, elle est exécutée le 3 novembre de la même année.
Restée sans mari par volonté, engagée politiquement, protestataire, Olympe de Gouges a subi, à l’image des femmes de son époque qui ne savaient pas rester à la place qui leur était accordée – c’est-à-dire l’éducation de leur enfant et l’entretien du foyer –, de nombreuses critiques moralisatrices qui ont entaché sa réputation mais aussi l’impact et la beauté de ses écrits.
En 1791, Olympe de Gouges rédige La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, texte dans lequel elle pastiche La Déclaration de 1789. Le texte d’Olympe de Gouges est malheureusement resté très confidentiel. Son auteur l’avait adressé à Marie-Antoinette mais seuls 5 exemplaires, semble-t-il, ont circulé. Vers 1840, quelques articles sont rendus publics. La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dans son intégralité, ne sera publiée qu’en 1986 grâce à Benoîte Groult, une autre grande figure du féminisme français. En 1975, Benoîte Groult avait publié Ainsi soit-elle, un court essai qu’elle adressait aux femmes comme en témoignent ces quelques lignes : « A toutes celles qui vivent dans l’illusion que l’égalité est acquise et que l’Histoire ne revient pas en arrière, je voudrais dire que rien n’est plus précaire que les droits des femmes ».