La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est rédigée sur le modèle de La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. A l’image de celle-ci, celle d’Olympe de Gouges se compose d’un préambule et de 17 articles. Le texte apparaît donc sous une forme visuellement juridique et on y retrouve des termes tels que « Nation », « Principe de souveraineté », « La liberté et la justice » », « la constitution »…
Dès l’article 1, Olympe de Gouges met immédiatement l’égalité homme / femme en avant : « La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. »
Dans la plupart des articles, Olympe de Gouges ajoute simplement, aux côtés de l’homme, la femme à l’image des articles 2, 3, 5 ou 6 mais, systématiquement, Olympe de Gouges s’arrange pour placer syntaxiquement la femme en premier dans la phrase.
Rappelons d’ailleurs qu’à la fin de son préambule, à travers une périphrase, Olympe de Gouges avait parlé des femmes comme du « sexe supérieur, en beauté comme en courage ». Mais ne nous trompons pas, Olympe de Gouges prône l’égalité parfaite comme l’article 7 le met clairement en lumière : « Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée et détenue dans les cas déterminées par la Loi. Les femmes obéissent comme les hommes à cette Loi rigoureuse. »
D'ailleurs, si les sanctions sont identiques pour les deux sexes, les droits devraient l’être aussi. En insistant sur ce point, l’article 10 va de soi et prône activement le droit d’éligibilité ainsi que le droit de vote : « […] la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune […] ». Un droit que les femmes françaises n’obtiendront qu’en 1944.
En effet, La Déclaration des droits de l’homme de 1789 s’appliquait uniquement à l’homme. Malgré l’aspiration révolutionnaire d’une égalité, contenue pourtant dans la devise Liberté, Egalité, Fraternité, La Déclaration ne visait qu’une partie de la population française puisque les femmes n’étaient pas prises en compte. L’article 16 va plus loin puisque selon Olympe de Gouges : « la constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation, n'a pas coopéré à sa rédaction. »
Sous la fausse apparence d’un texte juridique, Olympe de Gouges dresse une critique virulente des rapports homme / femme, comme par exemple dans cet extrait de l’article 4 : « [...] ainsi l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ». Rappelons une fois encore aussi que si chaque article a pour but de réclamer des droits et des libertés à la femme, cela implique qu’à l’époque, elle ne dispose pas de ces droits. En tant que pastiche, le texte peut donc se lire comme une violente critique de l’époque.