Le classicisme est un mouvement littéraire qui, à la différence de l’humanisme et du baroque, est essentiellement français et se développe sous le règne de Louis XIV. Le terme de classicisme a été utilisé au XIXe pour désigner les auteurs et les artistes de la deuxième moitié du XVIIe siècle et les œuvres écrites entre 1660 et 1685, à la mise en place de la monarchie absolue.
Admirateur de l’Antiquité et soucieux de codifier chaque genre littéraire en respectant des règles esthétiques, le classicisme est incarné par l’ « honnête homme ». Sous la monarchie absolue, le roi est le représentant de Dieu sur terre, tous les pouvoirs sont entre ses mains. Les nobles sont devenus de simples courtisans sans aucun pouvoir politique. Des conflits religieux subsistent, notamment entre Jésuites (pour qui l’homme peut se racheter par ses actes) et Jansénistes (selon lesquels seul Dieu peut sauver l’homme). De plus, la révocation de l’Édit de Nantes entraîne le départ de la plupart des Protestants de France.
La création de l’Académie française en 1635, puis d’autres académies, a pour conséquence de codifier la langue et de réglementer la composition des œuvres. De nombreux textes définissent alors les théories de l’esthétique classique grâce à des traités et des arts poétiques et à des préfaces les justifiant. Ces théories sont diffusées auprès d’un public mondain, à travers les salons.
Les arts doivent assurer le prestige de la monarchie. Les normes classiques sont fondées sur le respect des auteurs grecs et latins dont les œuvres sont considérées comme des modèles à imiter. Ils donnent une image juste de la nature humaine et non de la diversité des hommes. Les auteurs doivent donc les imiter tout en poursuivant l’analyse de l’homme fondée sur la raison. Ils analysent les motivations et les sentiments humains au travers de différents genres tels que le théâtre (comédie et tragédie), le roman, les maximes, les portraits et les fables. Leur longévité explique le grand intérêt dont elles doivent faire l’objet. La Poétique d’Aristote s’impose comme l’œuvre fixant les règles du théâtre. Le classicisme doit se concentrer sur ce qui est universel, conception qui sera, plus tard, remise en question.