Délibérer, du latin « deliberare », « réfléchir mûrement, trancher décider », demande à considérer différents points de vue. Celui qui parle, conseille ou dissuade son destinataire pour faire adopter ou rejeter une idée. Dans l’action de délibérer, il est question de confronter différentes idées pour arriver à un jugement.
Aristote définit la délibération comme genre majeur de l’argumentation car elle demande la prise en compte de points de vue différents dans le but de prononcer un jugement.
L’historique de la délibération montre qu’elle a adopté différentes formes : débat à caractère politique dans l’Antiquité, discussion à caractère moral au Moyen Age et à caractère philosophique au XVIe siècle, dialogue dans les salons littéraires aux XVIIe et XVIIIe siècles, débat de justice ou parlementaire au XXe siècle.
Dans la littérature, la délibération est présente dans de nombreux genres :
- le théâtre,
- le roman,
- la nouvelle,
- la poésie,
- l'essai,
- le dialogue,
- l'épistolaire,
- l'apologue…
Présentée dans la plupart des cas comme une recherche de solution ou de jugement, la délibération propose des idées toujours contradictoires provenant d’un ou de plusieurs interlocuteurs à travers un monologue ou un dialogue. Dans les deux cas, les arguments et les idées progressent par étapes successives. Dans un débat d’idées, la confrontation des points de vue soumis à des contradictions et à des oppositions doit inévitablement mener à une unique prise de position.
Ainsi, dans les textes, la délibération est caractérisée par :
- De nombreuses figures d’opposition:
- antithèse,
- antiphrase,
- paradoxe,
- oxymore.
- Une ponctuation expressive :
- points d’interrogation,
- d’exclamation,
- de suspension qui soulignent l’inachèvement des phrases.
- Des questions rhétoriques.
Enfin, tout peut être propice à la délibération :
- les sciences,
- la philosophie,
- les lettres,
- l’art en général.
Un film, un œuvre littéraire, un tableau, une sculpture, une architecture… sont autant d’éléments qui suscitent un débat.