Dès le XVIIe siècle, les moralistes, empreints de jansénisme, interrogent le conflit entre passion et raison, ce qui fera dire à Pascal que « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ». Avec Madame de La Fayette et son roman intitulé La Princesse de Clèves, les conventions sociales imposent un mari à l’héroïne qui se refuse à la passion éprouvée pour le duc de Nemours. La raison se met dès lors au service d’une analyse précise du sentiment, analyse qui se poursuivra au XVIIIe siècle avec Jean-Jacques Rousseau et son héroïne de La Nouvelle Héloïse, une des lectures de chevet de Louise. Julie d’Etange s’est éprise de Saint-Preux, son précepteur, mais leur union est impossible en raison de leur différence sociale. À travers ces deux personnages, le philosophe exalte la passion amoureuse et en dévoile les caractéristiques indomptables.
À travers d’autres héroïnes, les romanciers des siècles suivants poursuivront une réflexion dont les balises seront posées par l’écrivaine britannique Jane Austen et son Raison et sentiments.