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Du romantisme au naturalisme (XIXe s.)

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Le romantisme

  • Ce mouvement, né à la fin du XVIIIe siècle, est d’abord une réaction à la rationalité du siècle des Lumières. Contre le diktat de la raison, le romantisme valorise l’émotion et l’imagination. C’est pourquoi les grands auteurs romantiques seront souvent des poètes (Lamartine, Vigny, Hugo, Musset).

  • Le romantisme est aussi lié à un contexte politique : fin des guerres napoléoniennes, retour de la monarchie, désillusion en matière de progrès social et politique.

  • Les grands thèmes romantiques : l’histoire et la conscience nationale, la nature, la fuite du temps et la passion.

  • Né en Allemagne et en Angleterre, le mouvement s’étend à l’Europe tout entière.

Le naturalisme

Le naturalisme prolonge le courant réaliste. Les auteurs naturalistes, dont Zola est le chef de file, sont motivés par un souci de documentation et d’observation objective. Les naturalistes veulent conférer à la littérature une dimension scientifique. Ils s’attachent à faire ressortir les conditions physiologiques des personnages et l’influence des milieux sociaux qui les déterminent.

Influencé par Claude Bernard et son « Introduction à la médecine expérimentale », et par les travaux du docteur Lucas sur l’hérédité, Zola s’adonne à l’écriture naturaliste. Il définit l’esthétique naturaliste dans une œuvre théorique intitulée « Le Roman expérimental », publiée en 1880. Le romancier s’apparente à un expérimentateur qui base ses travaux sur l’observation comme le fait Claude Bernard. Le naturalisme domine les milieux littéraires après 1870.

Balzac (1799-1850)

  • Tour à tour éditeur, imprimeur, journaliste, Balzac passe sa vie à travailler et à fuir les créanciers.

  • Fondateur du réalisme, il rassemble, en 1834, son œuvre pour l’inscrire dans le projet de la Comédie humaine, destinée à peindre toute la société de son époque.

  • Il correspond pendant des années avec une admiratrice polonaise, Mme Hanska, qu’il finit par rencontrer en 1843 et épouser en 1850, quelques mois avant de mourir.

  • Romans à lire : Les Chouans (1829), La Peau de chagrin (1831), Eugénie Grandet (1833), Le Père Goriot (1834-5), Le Colonel Chabert (1835), Le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), Ursule Mirouët (1841), La Cousine Bette (1846), Le Cousin Pons (1847).

Flaubert (1821-1880)

• Né à Rouen, Flaubert passe sa vie à Croisset (Normandie) où il écrit avec acharnement. Quelques voyages cependant : en Orient, en Algérie, en Tunisie – à Paris, où il fréquente les milieux littéraires.

• Ses romans connaissent des échecs de librairie (L’Éducation sentimentale, Le Candidat ou La Tentation de saint Antoine), mais Salammbô et Madame Bovary lui valent un succès de scandale. Ce dernier roman met en scène les amours adultères d’une bourgeoise de province qui rêve d’une autre vie.

• Son écriture : hantée par la tentation romantique et lyrique, est aussi tendue dans un perpétuel effort vers le réalisme le plus absolu.

Zola (1840-1902)

• Après avoir abandonné ses études scientifiques, il devient chef de publicité à la librairie Hachette, ce qui lui permet de connaître les plus grands auteurs de l’époque. Il fréquente alors les républicains et se lance dans une carrière de journaliste engagé.

• Le projet de sa vie : Les Rougon-Macquart, histoire d’une famille sous le Second Empire. Cette saga de 20 romans entend représenter toutes les classes sociales (Paris populaire, courtisanes, capitalisme, mineurs, paysans...) et mettre au jour l’influence de l’hérédité et du milieu sur les hommes.

• Zola fonde ainsi l’école naturaliste, à partir d’une méthode scientifique d’observation. Le travail de documentation préparatoire à ses romans est capital.

Maupassant (1850-1893)

• Après un passage par le séminaire et des études de droit avortées, Maupassant travaille au ministère de la Marine entre 1872 et 1878. À cette époque, il a des troubles psychiques qui le conduiront à la folie et à la mort en 1893.

Flaubert est le mentor de Maupassant. Celui-ci abandonne le Ministère en 1880 pour se consacrer pleinement à l’écriture. Il est l’auteur de nouvelles remarquables (Boule de Suif, Les Contes de la Bécasse, Contes du jour et de la nuit), ainsi que de romans (Une Vie, Bel-Ami, Pierre et Jean).

• Dans la préface de son roman Pierre et Jean (1888), Maupassant souligne les limites du réalisme et la nécessaire mise en scène de la réalité, marquée par la vision propre de l’auteur.

Huysmans (1848-1907)

• Il entre en 1866 au ministère de l’Intérieur où il fera toute sa carrière.

 • En tant que romancier, il est d’abord un héritier du naturalisme, comme en témoigne son premier roman, publié en 1876 (Marthe, histoire d’une fille). Ami de Zola, il fréquente (avec Maupassant et d’autres) ses Soirées de Médan. La nouvelle « À Vau-l’eau », parue en 1882, peint l’existence terne et sans saveur d’un anti-héros usé par « cette vie moderne atroce ».

• En 1884, la publication d’À Rebours marque une rupture brutale avec l’esthétique naturaliste. Le héros, Des Esseintes, incarne par son rejet de la modernité, ses goûts décadents, et ses manières de dandy excentrique l’esthétique fin-de-siècle.

Stendhal (1783-1842)

Né en 1783, de son vrai nom Marie-Henri Beyle, Stendhal se place, grâce à trois de ses romans – Le Rouge et le NoirLa Chartreuse de Parme et Lucien Leuwen malheureusement inachevé – dans le sillage des grands romanciers du XIXe siècle aux côtés de Balzac, Hugo, Flaubert et Zola. Célèbre romancier, Stendhal nous a pourtant laissé des œuvres très variées : articles de journaux, autobiographie, essais, récits de voyage, correspondances, dissertations sur la musique et la peinture...

Fils d’un avocat de Grenoble, Stendhal a perdu, à l’âge de 7 ans, sa mère. En 1799, il monte à Paris pour poursuivre des études qu’il ne terminera pas. Engagé au ministère de la Guerre, Stendhal va partager l’intégralité de sa vie entre des amours tumultueux, de longs séjours professionnels essentiellement en Italie, mais aussi en Allemagne ou en Autriche, des publications et surtout des périodes abondantes d’écriture.

Nommé en 1810 inspecteur des Bâtiments et du Mobilier de la Couronne, vers 1821, il rentre à Paris presque ruiné après le décès de son père et se met alors pleinement à écrire notamment pour des revues britanniques. En 1830, il devient consul et repart pour l’Italie, mais il s’ennuie dans cet emploi et prend, dès 1836, un congé de trois ans pour écrire à nouveau. Après son retour à son poste, Stendhal revient à Paris en 1841 en congé maladie. Il meurt en 1842 laissant derrière lui de nombreux écrits dont une grande partie sera publiée à titre posthume.

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