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La rage de l'expression (1952)

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La Rage de l'expression (1952) : structure du recueil

Le recueil de Ponge ne se laisse pas facilement apprivoiser pour au moins deux raisons : d’abord, parce qu’il alterne observation des objets, réflexion sur la création poétique et compte rendu d’expériences relevant de l’émotion. Ensuite, parce que la chronologie est bousculée : « Berges de la Loire », par exemple, a été écrit en mai 1941 et précède, dans le recueil, « La Guêpe », une section qui aurait été rédigée entre 1939 et 1943. C’est dans cette même partie que Ponge s’explique, s’attendant à la critique sur « l’allure saccadée de ces notes, leur présentation désordonnée, en zigzags ». Tentons cependant d’en dévoiler la structure.

La Rage de l’expression comporte sept grandes parties. La première est une note à valeur programmatique. Ponge y révèle son projet, sa détermination à « revenir toujours à l’objet lui-même ». Une même démarche relevant de l’expérience poétique est à l’œuvre dans « L’Œillet », quatrième section du recueil. 

« La guêpe », deuxième volet du recueil, est un texte composé de plusieurs fragments, le vol de l’insecte et l’essaim étant prétextes à s’interroger sur une écriture qui épouserait pareils mouvements comme le fait la graphie du nom « oiseau » dans la partie correspondante.

« Le Mimosa » et « La Mounine… » rendent compte avec enthousiasme de l’émotion du poète : le premier pour la richesse lexicale, le second en raison de l’émotion produite par la vision.

Enfin, « Le Carnet du Bois de pins », constitué de quatre parties, est un ensemble hétérogène d’expériences et de créations.

Les thèmes de l’œuvre

La Rage de l’expression aborde de nombreux thèmes, certains proprement linguistiques, d’autres relevant d’une dimension spirituelle, les deux étant souvent liés.

La nature, comme c’était déjà le cas dans Le Parti pris des choses, est dans le recueil omniprésente et suscite le plus souvent l’enthousiasme, voire l’admiration. Dans « La Mounine », Ponge se remémore un voyage en Provence et « la vision fugitive de la campagne » qu’il dit devoir absolument conserver, mieux comprendre pour parvenir à décrire. Mais avant, il pense essayer de « conquérir ce paysage ». L’émotion a laissé place au travail acharné. Ce même thème se retrouve dans le préambule « Berges de la Loire », dans « L’Œillet » également, qui semble défier le langage, tout n’étant que « mouvement et passage ».

Est également abordée une réflexion sur le langage et ses pouvoirs, seul susceptible d’unifier la chose vue et sa désignation. Le poète recourt ainsi à de nombreuses acrobaties verbales, néologismes, concaténations ou dérivations, bien aidé en cela par l’outil lexicographique de référence : le Littré.

Enfin, le recueil est aussi le lieu où émerge la figure du poète au travail. Faisant part de ses doutes, de ses difficultés à dire ou à exprimer la chose vue, Ponge met en scène sa démarche créatrice et n’hésite pas à faire de son lecteur un témoin privilégié de cette quête.

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