L’action au théâtre est mise en valeur par divers éléments.
- La scène d’exposition
Elle occupe le plus souvent les premières scènes. Elle a pour rôle de donner toutes les informations nécessaires à la compréhension de la situation :
- les lieux,
- l’époque,
- les personnages,
- leur classe sociale,
- l’intrigue…
Dans Le Misanthrope (1666) de Molière, l’intrigue n’est pas vraiment donnée mais le spectateur imagine les difficultés qu’un personnage comme Alceste risque, par son autoritarisme, de rencontrer dans ses relations avec les autres hommes. Grâce à la scène d’exposition, Alceste s’impose en ennemi du genre humain. D’après la scène d’exposition de Hernani (1830), le lecteur et le spectateur savent d’emblée où se déroule l’action : la ville est indiquée, le lieu précisé par les didascalies, mais également visible sur scène. L’époque, le XVIe siècle, est perceptible à travers les costumes et le décor. Ces derniers apprennent aussi un élément important concernant l’intrigue : la présence de trois hommes autour de Doňa Sol, ce qui va être une source de conflit. Il arrive, notamment dans le théâtre de l’absurde, que la scène d’exposition ne remplisse pas ses fonctions. Dans En attendant Godot (1952), le lecteur et le spectateur n’ont que des informations lapidaires sur les personnages et l’intrigue.
- Le nœud dramatique
C'est le moment où les obstacles apparaissent. Il permet d’enchaîner les péripéties et les coups de théâtre, souvent des retournements de situation.
- L’intrigue
Elle regroupe toutes les péripéties qui font progresser l’action ou au contraire la ralentissent.
- Le quiproquo
Il est présent essentiellement dans les comédies et plus particulièrement dans celles de Molière et de Marivaux. Il s’agit d’une erreur qui consiste à prendre une chose ou une personne pour une autre. Dans Le Jeu de l’amour et du hasard, I,7 (1730), Marivaux imagine un quiproquo d’abord sur un effet de décalage entre le rôle social joué par Arlequin et la manière dont il joue, puis par différents degrés d’incompréhension de la situation, le spectateur est le seul à connaître la véritable identité des personnages. Dans la scène 3 de l’acte V de L’Avare (1668), le quiproquo relève du langage et tient à la confusion sur le sens donné aux mots par chacun des personnages, ce qui entraîne une incompréhension totale du discours.
- Le dénouement
Il occupe la plupart du temps les dernières scènes et permet de résoudre le nœud dramatique : il marque la fin de l’action. Dans Amphitryon (1668) de Molière, Jupiter intervient dans la dernière scène pour rassurer Amphitryon, ce qui permet un retour à l’état initial heureux et une ouverture vers l’avenir. La réplique finale de Sosie – « Et que chacun chez soi doucement se retire » – invite le spectateur à en faire autant. Dans Rhinocéros de Ionesco, le dénouement consiste en un monologue final qui donne à la pièce une fin optimiste et douloureuse dans la mesure où le personnage de Béranger refuse définitivement de devenir comme les autres :
« Je suis un monstre, malheur à celui qui veut conserver son originalité ! ».