Le Parnasse

Le Parnasse est une montagne de Grèce. Dans la mythologie grecque, c'est la montagne des Muses et le séjour symbolique des poètes.

On appelle encore Parnasse un mouvement poétique apparu en France dans les années 1860. Le nom donné à ce mouvement vient d'une publication intitulée Le Parnasse contemporain, de l'éditeur Alphonse Lemerre.

Les parnassiens ont en commun l'idée que l'art a sa fin en lui-même, idée que résume une formule de Théophile Gautier : "l'Art pour l'Art". Les parnassiens ne croient pas, comme Victor Hugo, que la poésie doive servir à l'enseignement ou au progrès social. Par ailleurs, les parnassiens considèrent avec méfiance les idées d'inspiration, de génie, etc. Ils sont attachés au contraire à l'idée de travail, et comparent volontiers la la poésie, soit au travail de la terre, soit à la sculpture. Enfin, les parnassiens cultivent une sorte d'impersonnalité, en réaction à la subjectivité des écrivains romantiques.

Les parnassiens les plus célèbres sont Leconte de Lisle, Catulle Mendès, Sully Prudhomme, José-Maria de Heredia, François Coppée, Villiers de l’Isle-Adam.

• Écrivain français du XIXe siècle, Théophile Gautier est une figure marquante du mouvement poétique du Parnasse. D’abord romantique, Gautier fait la connaissance de Victor Hugo en 1829. L’année suivante il est, avec Gérard de Nerval, l’un des principaux acteurs de la Bataille d’Hernani.
  
  
• S’intéressant à la peinture, puis à la poésie, il devient aussi journaliste pour une revue, La Presse. Il voyage également beaucoup, ce qui lui inspire des nouvelles, des poèmes et des récits de voyages. Théophile Gautier a aussi écrit des pièces de théâtre, des ballets, et des critiques d’art, ainsi que la biographie d’Honoré de Balzac (en 1859).
  
  
• Théophile Gautier est le créateur du slogan « L’art pour l’art », une conception de l’art qui voit dans la beauté la seule fin de l’art. Théorisée dans la préface de Mademoiselle de Maupin, 1835, elle inspirera notamment Charles Baudelaire.
  
  
• Gautier rejoint le mouvement du Parnasse en 1850 et se détache ainsi du romantisme. En 1871, il condamne l’action des insurgés de la Commune de Paris.
  
  
• On lui doit quelques œuvres incontournables comme La Cafetière (1831), récit fantastique, Le Roman de la momie (1858), roman feuilleton et Le Capitaine Fracasse (1863), roman de cape et d’épée...

• Né sur l’île de la Réunion, Leconte de Lisle rejoint la métropole à l’âge de 18 ans afin d’entamer des études de droit. Il décide finalement de se consacrer à la poésie, une décision qui lui coupe l'aide financière de sa famille. Pour subvenir à ses besoins, il traduit des ouvrages et donne des cours particuliers.
  
  
• À Paris, il se passionne pour la politique, notamment pour les idées démocratiques. Mais, déçu par l’échec de la Révolution de 1848 et l’avènement du Second Empire, il y renonce pour se consacrer à l’écriture de poèmes.
  
  
• Il fonde le Parnasse en 1852, un mouvement littéraire du XIXe siècle qui fait notamment primer la recherche de la perfection artistique de l’art poétique sur l’engagement politique et social.
  
  
• En 1871, il est nommé bibliothécaire du Palais du Luxembourg, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort. L’année suivante, il s’essaie au théâtre avec une tragédie eschyléenne, Les Erinnyes.
• Chef de file de l’école parnassienne, il est élu en 1886 membre de l’Académie française.
  
  
• On lui doit les recueils Poèmes antiques (1852), Poèmes barbares (1862) et Poèmes tragiques (1884). Ses poèmes « Les Damnés » (1855), « Le Dernier souvenir » (1868) et « Les Spectres » (1866) sont notamment marqués par son pessimisme passionnel.

• Poète d’origine cubaine, José-Maria de Heredia est l’un des maîtres du mouvement du Parnasse.
  
  
• En 1863, il rencontre Leconte de Lisle et collabore au recueil du Parnasse contemporain, tout en se liant avec des auteurs tels que Sully Prudhomme, Catulle Mendès et Anatole France. Il devient ainsi membre d’associations littéraires telles que la conférence « La Bruyère ».
  
  
• En tant que poète parnassien, il devient célèbre dans le milieu littéraire parisien. Le 22 février 1894, il est élu à l’Académie française.
  
  
• Après avoir été conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal en 1901, il crée l’année suivante, avec l’aide de Sully Prudhomme et Léon Dierx, la « Société des Poètes français ».
  
  
• Parmi son œuvre, constituée essentiellement de poèmes, on retient principalement « Les Trophées » (1893), œuvre poétique de 18 sonnets retraçant l’histoire du monde. Ce recueil est composé de sept parties dont les trois premières suivent un ordre chronologique.