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Les types de raisonnement et d’argument

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Les grands types de raisonnements

Reconnaître le type de raisonnement, dans le cadre d’une argumentation, c’est comprendre les intentions du locuteur vis-à-vis de son lecteur.

  • Le raisonnement est déductif quand il part d’une loi générale afin d’en déduire un cas particulier.

  • Inversement, il est dit inductif quand le cas particulier permet la déduction vers une loi générale. C’est alors l’expérience du locuteur qui valide le propos.

  • Il peut être analogique quand il passe par le rapprochement entre deux choses, deux idées.

  • Le raisonnement concessif considère l’argument adverse pour lui opposer d’autres arguments.

D’autres types existent, mais apparaissent moins fréquemment : le raisonnement par l'absurde (qui met tout en œuvre pour rendre les arguments de l’adversaire absurdes et ainsi ridiculiser sa thèse), dialectique et critique. Ils peuvent être mêlés au sein d’un même discours.

Les différents types d'arguments

Les arguments sont des éléments indispensables pour soutenir ou réfuter une thèse et peuvent se présenter sous différentes formes. En voici quelques-uns :

  1. L’argument d’autorité
    Il renvoie au jugement d’une personne ou d’une institution dont la valeur est incontestable : Montaigne affirme que tout homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition. En qualité de représentant du courant humaniste, l’approche de Montaigne apparaît comme incontestable.

  2. L’argument d’expérience
    Il se base sur l’observation et l’expérience d’une personne pour qui le constat est une vérité absolue : pour Victor Hugo, le poète doit mener les hommes au combat. Pour d’autres poètes, la fonction de la poésie peut être différente même si celle d'Hugo est valable.

  3. L'argument par les faits
    Il se fonde sur des données irréfutables (chiffres, constat scientifique, témoignages, etc.)

  4. L’argument ad hominem
    Il consiste à réfuter une proposition en la rattachant au discrédit personnel de celui qui l’énonce ou de ceux qui la soutiennent. Ce type d’argument est fréquemment employé dans le discours polémique.

Les exemples doivent toutefois appuyer les arguments. Ils doivent être précis et renvoyer à des réalités concrètes. L’exemple peut être plus ou moins long, lorsqu’il est longuement développé, il peut constituer la base d’un texte argumentatif comme c’est le cas dans les fables.

La délibération

Délibérer, du latin « deliberare », « réfléchir mûrement, trancher décider », demande à considérer différents points de vue. Celui qui parle, conseille ou dissuade son destinataire pour faire adopter ou rejeter une idée. Dans l’action de délibérer, il est question de confronter différentes idées pour arriver à un jugement.

Aristote définit la délibération comme genre majeur de l’argumentation car elle demande la prise en compte de points de vue différents dans le but de prononcer un jugement.

L’historique de la délibération montre qu’elle a adopté différentes formes : débat à caractère politique dans l’Antiquité, discussion à caractère moral au Moyen Age et à caractère philosophique au XVIe siècle, dialogue dans les salons littéraires aux XVIIe et XVIIIe siècles, débat de justice ou parlementaire au XXe siècle.

Dans la littérature, la délibération est présente dans de nombreux genres :

  • le théâtre,
  • le roman,
  • la nouvelle,
  • la poésie,
  • l'essai,
  • le dialogue,
  • l'épistolaire,
  • l'apologue…

Présentée dans la plupart des cas comme une recherche de solution ou de jugement, la délibération propose des idées toujours contradictoires provenant d’un ou de plusieurs interlocuteurs à travers un monologue ou un dialogue. Dans les deux cas, les arguments et les idées progressent par étapes successives. Dans un débat d’idées, la confrontation des points de vue soumis à des contradictions et à des oppositions doit inévitablement mener à une unique prise de position.

Ainsi, dans les textes, la délibération est caractérisée par :

  • De nombreuses figures d’opposition:
    • antithèse,
    • antiphrase,
    • paradoxe,
    • oxymore.
  • Une ponctuation expressive :
    • points d’interrogation,
    • d’exclamation,
    • de suspension qui soulignent l’inachèvement des phrases.
  • Des questions rhétoriques. 

Enfin, tout peut être propice à la délibération : 

  • les sciences,
  • la philosophie,
  • les lettres,
  • l’art en général. 

Un film, un œuvre littéraire, un tableau, une sculpture, une architecture… sont autant d’éléments qui suscitent un débat.

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