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Mise en scène et représentation

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Les costumes et le jeu des comédiens

Les costumes ont une importance primordiale au même titre que le décor. Ils ont pour fonction d’informer le spectateur sur l’époque, le milieu social, le caractère des personnages. Dans la tradition de la Commedia dell’arte, certains personnages comme Arlequin, Colombine ou Pierrot sont facilement identifiables par leurs costumes. De même dans le théâtre antique, les personnages étaient facilement reconnaissables grâce à la couleur de leur perruque.

Le costume dit beaucoup et permet de mettre en relief la valeur des personnages. On peut mettre en scène une pièce de Marivaux et opter pour des costumes modernes, comme ce fut le cas de L’Ile des esclaves, mise en scène par Irina Brook en 2005. Les libertés prises par rapport aux costumes ont pour but de mettre l’accent sur l’intérêt que présentent les personnages et la complexité de leurs relations, en mettant de côté l’aspect historique de la pièce.

Le costume peut aussi donner des informations sur le passé des personnages. Dans En attendant Godot, dès l’ouverture du rideau, le spectateur découvre deux vagabonds dont les costumes rappellent un reste de grandeur : chapeau melon et pantalon rayé. Le jeu des acteurs est indissociable de la mise en scène.

À partir des indications données par l’auteur dans les didascalies, le metteur en scène doit tout mettre en œuvre pour répondre à l’esprit de la pièce. La mise en scène nécessite la prise en considération de tous les éléments scéniques : le décor, les costumes, la lumières, les objets. Elle doit aussi tenir compte des déplacements d’acteurs qui doivent donner l’illusion que ce sont des personnages réels. Les comédiens doivent éprouver et faire ressentir leurs émotions :

  • tristesse,
  • désespoir,
  • folie,
  • peur,
  • joie…

Ils peuvent aussi, dans la tradition de la Commedia dell’arte, baser une partie de leur jeu sur l’improvisation, ce qui implique que le spectateur ne s’en aperçoive pas.

L’espace scénique

La scène théâtrale a connu, elle aussi, une évolution considérable selon le contexte historique et culturel :

  • amphithéâtre dans l’Antiquité,
  • églises et parvis,
  • rues et places publiques au Moyen Age,
  • salles fermées par la suite.

La scène théâtrale est le lieu qui met en relation la représentation et le spectateur. Elle définit l’espace qui doit produire l’effet propre à la scène. Elle est en étroite relation avec le public qui doit pouvoir oublier qu’il assiste à une représentation. L’espace scénique, au théâtre, doit pouvoir tout représenter. Il doit permettre, dans certains cas, la mise en scène d’un spectacle purement visuel et séduire le spectateur grâce aux effets spéciaux et aux costumes pour le transporter dans un autre monde. Il doit parvenir à suggérer, entre autres, par des jeux de lumières et le déplacement des personnages, des lieux, des situations et des événements.

Dans le texte écrit, les didascalies doivent tenir compte de la place qu’occuperont les personnages sur scène, de leurs déplacements et du décor, notamment dans les drames romantiques et le théâtre moderne. Certaines didascalies peuvent se limiter à un espace réduit comme c’est souvent le cas dans les tragédies.

L’objet au théâtre

« L’objet sert de médiateur entre le texte et le monde », G. Banu.

Appelé aussi accessoire, l’objet théâtral est un élément fondamental aussi varié que chargé de signification. L’objet peut être précisé par les didascalies ou par les dialogues. Il peut être ajouté par le metteur en scène qui en devine la présence d’après le texte, ou tout simplement inventé si celui-ci juge que cet objet est indispensable pour donner des informations au spectateur. L’objet doit permettre de développer l’imagination du spectateur.

Le nombre des objets rend leur présence plus ou moins significative : si une scène est chargée d’objets, ils n’auront pas la même valeur qu’un objet isolé.

L’objet peut avoir plusieurs fonctions.

  1. Une fonction utilitaire, nécessaire pour l’action.

Dans L’Ile des esclaves, la malle, présente sur scène, est indispensable pour l’échange des costumes que les personnages opèrent sur scène devant le public.

  1. Une fonction informative : un seul objet a le pouvoir de représenter un pays, une civilisation, une époque.

Dans Les Femmes pointilleuses de Carlo Goldoni, la présence sur scène d’un masque vénitien ou d’une gondole même au format réduit, permet de situer l’action à Venise ; un palmier renvoie à un pays exotique.

  1. Une fonction symbolique : un objet peut figurer une caractéristique dominante d’un genre théâtral.

Un trône peut remplacer un palais, un escabeau peut symboliser la royauté, une épée le pouvoir, une gourde renvoie à une dimension comique… L’objet devient aussi un partenaire pour le personnage : dans la scène d’exposition de En attendant Godot, le combat d’Estragon avec sa chaussure est une constante du passage. L’objet finit par focaliser toute l’attention du spectateur.

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