« Célébrer », c’est chanter les louanges, exalter, magnifier, encenser, rendre hommage. Dans « le monde », il faut entendre tout ce qui touche à l’univers, tout ce qui vit et compose le cosmos. Ainsi doivent se lire les deux œuvres de Colette, mais aussi toutes celles qui posent sur les choses de notre espace, des plus infimes aux plus grandioses, des plus intimes aux plus universelles, un même regard empreint d’enthousiasme et d’émerveillement.
Sur le monde de l’enfance, retenons les miroirs que nous tend Marcel Proust dans la partie « Combray » de Du côté de chez Swann, celui de Nathalie Sarraute, moins empreint de félicité, dans Enfance ou celui d’Albert Cohen, dans Le Livre de ma mère, première partie d’un ensemble autobiographique complété par Ô vous, frères humains.
Ce monde, c’est aussi celui de ces lieux enchanteurs que l’on désigne par la locution locus amoenus. Dans La nouvelle Héloïse, roman épistolaire de Jean-Jacques Rousseau, les deux amants malheureux se retrouvent à Clarens, société utopique édifiée par M. de Wolmar, mari de l’héroïne. Dans Le Chant du monde, Giono retranscrit l’osmose de la nature et des personnages.
Célébrer le monde, c’est, dans tous les cas, exprimer une vision personnelle, voire unique, de ce qui nous entoure.