La population mondiale devrait atteindre 9 milliards d’habitants en 2050, tandis que la planète connaît et va connaître des changements irréversibles. Dans ces conditions, les systèmes alimentaires doivent s’adapter pour permettre l’accès de chacun à des aliments quantitativement et qualitativement satisfaisants, tout en diminuant le moins possible les ressources naturelles. L’objectif est de pouvoir nourrir correctement et durablement l’humanité tout entière, sans polluer les eaux, l’air et les sols. Il faut se souvenir de la définition du développement durable, telle que retenue en 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Il faut donc préserver la fertilité des sols dans un contexte marqué par le réchauffement climatique global et ses principales conséquences prévisibles, à savoir une fréquence et une intensité accrue des accidents climatiques (sécheresses, canicules, cyclones, inondations, etc.).
Depuis 2008 et la crise des prix des matières premières agricoles, a fortiori avec la pandémie de Covid-19 et la guerre d’Ukraine, l’alimentation est redevenue une question essentielle pour les institutions internationales. Le système alimentaire mondial est principalement aux mains de grandes firmes de l’industrie agroalimentaire. L’agriculture productiviste et industrielle est au cœur du système. Or, elle fonctionne dans le court terme et se soucie peu des effets de ses activités à moyen et long termes. Elle utilise massivement les ressources naturelles non renouvelables et produit des déchets en masse. En outre, les denrées sont mal réparties sur la planète et, quand certains souffrent de sous-nutrition, d’autres gaspillent sans arrière-pensée : 30 % des superficies agricoles du monde servent chaque année à produire de la nourriture qui est finalement jetée à la poubelle.