En 1643, Descartes correspond avec la princesse Élisabeth de l'union de l'âme et du corps. À la princesse, qui dit ne rien comprendre de cette union, Descartes – sous forme de boutade – répond d'aller danser. Derrière cette plaisanterie, se cache une vérité : la danse est l'union de l'esprit et du corps, si harmonieuse qu'ils paraissent ne faire qu'un. Car l'esprit y maîtrise le corps, tout en faisant oublier cette maîtrise : ce que l'on nomme la grâce du danseur, travestissement de l'effort technique sous les apparences de la légèreté.
La danse libère l'âme de contraintes sociales ou morales qui pèsent habituellement sur elle. La danse entretiendrait donc deux dimensions contradictoires : la fugace libération de l'esprit par le mouvement corporel, mais surtout la maîtrise du corps par l'esprit.