Qu'est-ce qu'un zombie ? Un zombie serait un être physiologiquement identique à moi, agissant de façon coordonnée et cohérente, mais incapable d'éprouver « ce que ça fait » d'être humain, c'est-à-dire n'ayant aucun accès aux qualités subjectives de la conscience. En heurtant un objet, un zombie réagirait par un cri, mais sans ressentir la moindre peine. Qu'est-ce qui me garantit que je ne suis pas un zombie, cet être de science-fiction, être artificiel imitant le naturel ? Sans doute la valeur que j'accorde à ma sensibilité, fondée sur des données biologiques. L'homme a beau être artificialisé par la culture et la société, le maintien en lui d'une sensibilité instinctive certifie cette présence de la nature en nous, et réduit l'artificialisation qui pourrait nous menacer : nous ne sommes pas des zombies.
Un corps artificiel est-il encore un corps ?
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Le corps et l'identité personnelle
Supposons que je sois identique à ce corps qui est le mien. Il y a dix ans, j’existais. Mais il y a dix ans, mon corps n'existait pas à l'identique. Ses cellules, son ossature, sa peau, ses viscères ont été biologiquement renouvelés. Par conséquent, puisque je suis identique à moi-même, il est impossible que mon identité, qui n'a pas varié, se réduise à mon corps, dont la variation a été considérable. Aussi, de deux choses l'une : soit notre identité personnelle dépend de la société plus que du corps, et dans ce cas elle est un artifice dont mon corps n'est que le support naturel. Soit mon corps, parce qu'il est naturel, devrait se voir donner la priorité sur les artifices sociaux ; mais, dans ce cas, faut-il admettre que notre identité n'est pas stable, puisque notre corps change sans cesse ?