Jeunesse

Alan Turing naît en 1912 à Londres. Dès l’âge de 18 ans, il étudie au King’s College de l’Université de Cambridge.

En 1936, il publie un article, On computable numbers, dans lequel il décrit une machine que l’on connaîtra plus tard sous le nom de « machine de Turing ». Permettant de résoudre des problèmes mathématiques, cette machine est en quelque sorte l’ancêtre de l’ordinateur.

Grâce à son expertise en cryptologie, Alan Turing intègre les services secrets du gouvernement britannique à Bletchley Park aux débuts de la Seconde Guerre mondiale. Il a pour mission de décoder le système de cryptage des sous-marins allemands, réputé indéchiffrable.

Une mission : ENIGMA

Pendant la guerre, les alliés captent les transmissions radiophoniques des allemands mais ne parviennent pas à les décoder. Les allemands utilisent une machine pour toutes leurs communications stratégiques, appelée ENIGMA. Très élaborée et ressemblant à une machine à écrire, elle chiffre les messages au moment même de leur émission et de leur réception.

En 1941, un sous-marin de l’armée allemande est capturé par les anglais, ce qui leur permet de créer une réplique d’ENIGMA. Cependant, il leur est impossible de déchiffrer les messages car le code change constamment, c’est-à-dire qu’à chaque fois qu’une lettre est tapée au clavier, un rotor de la machine tourne, ce qui fait apparaître une autre lettre à la place. Ainsi, aucun mot n’est chiffré deux fois de la même manière. ENIGMA peut donc avoir des milliards de codes différents.

Grâce à la création d’une machine qu’il appelle « la bombe », capable de décrypter tous les codes possibles, Alan Turing parvient enfin à résoudre le problème ENIGMA. C’est ainsi qu’en interceptant les communications secrètes des nazis, les alliés gagnent la guerre.

Les historiens estiment que Turing aurait sauvé une dizaine de millions de vies et écourté la guerre d’au moins deux ans.

Après la guerre

Dans les années 1945-1950, Alan Turing continue ses recherches en informatique et construit, parallèlement aux efforts déployés par les États-Unis à la même époque, le premier ordinateur de l’Histoire, l’ACE (Automatic Computing Engine). Aussi, il pense déjà à une manière de dialoguer avec les machines et crée le Test de Turing, un test d’intelligence artificielle permis grâce à la capacité d’une machine à imiter une conversation humaine.

Mais il ne parvient pas à terminer ses recherches. En 1952, Alan Turing est condamné à la castration chimique par le gouvernement britannique pour « outrage aux bonnes mœurs » en raison de son homosexualité. Il perd ainsi son poste au sein des services de renseignements.

Il se suicide en 1954, à l’âge de 41 ans, après avoir croqué dans une pomme qu’il avait trempée dans du cyanure. Ayant joué un rôle décisif dans la fin de la Seconde Guerre mondiale, le travail d’Alan Turing ne sera connu du public que dans les années 1970. En 2009, le gouvernement britannique lui accorde un pardon posthume. Il devient officiellement « gracié » par la reine d’Angleterre en 2013.

En 2014, le film Imitation Game de Morten Tyldum retrace la vie d’Alan Turing avec Benedict Cumberbatch dans le rôle principal.

L’info bonus

Certains pensent que le logo et le nom de la célèbre entreprise d’électronique Apple, cette fameuse pomme croquée, serait un clin d’œil à Alan Turing, précurseur de l’informatique, en raison de la manière dont il s’est suicidé. De plus, le premier logo de la marque étant multicolore, cela pouvait faire allusion au drapeau LGBT.

D’autres associent la pomme empoisonnée au dessin animé Blanche-Neige et les Sept nains, qu’Alan Turing appréciait beaucoup.