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Genres littéraires

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La chanson de geste

  • La chanson de « geste », du latin gesta, est une « action d’éclat accomplie » de caractère guerrier ou fantastique. Au Moyen-Âge, tous les modes d'expression sont utilisés pour raconter les « gestes » des héros : la parole, le chant, le mime.
  • La chanson de geste est un récit en vers, unifié par un système d’assonances. Développée à partir du XIe siècle et écrite en ancien français, elle est l’ancêtre du roman.
  • Les chansons de geste sont rassemblées en différents cycles (cycle de Charlemagne, cycle de Guillaume d’Orange, etc.). La plus fameuse d’entre elles, la Chanson de Roland, fait partie du cycle de Charlemagne.

Le sonnet

  • Rendu célèbre par le poète italien Pétrarque dans son Canzoniere (v. 1430), le sonnet est un poème de 14 vers, répartis, dans la tradition française, en deux quatrains et deux tercets.
  • Le mot « sonnet » vient de sonare (en latin, « sonner »). Le mot français est emprunté à l’italien sonetto, provenant lui-même de l’ancien provençal sonnet (fin du XIIe siècle). Le sonnet désignait donc une sorte de chanson ou de poème court.
  • Genre développé par les poètes humanistes : Maurice Scève, Louise Labbé, Clément Marot – et surtout les poètes de la Pléiade, parmi lesquels Ronsard et Du Bellay. Au XIXe siècle, Baudelaire a repris cette forme en usant de l’alexandrin.

L’essai

  • Œuvre de réflexion portant sur les sujets les plus divers et exposée de manière personnelle. Contrairement à l’étude, l'essai peut être polémique ou partisan.
  • Le modèle de référence : Essais de Montaigne, parus entre 1572 et 1592. Montaigne affirme n’avoir « d’autre objet que de [se] peindre [lui]-même. » Mais, à travers la peinture de soi, il aborde des thèmes philosophiques, sociologiques, politiques, etc.
  • Souvent écrit à la première personne et toujours en prose, l’essai permet une grande variété dans l’expression et les registres (argumentatif, descriptif, polémique, informatif, etc.).

Le conte philosophique

  • Pratiqué par les philosophes des Lumières, le conte philosophique se fonde sur les codes littéraires du conte (fiction non réaliste, personnages stylisés et rebondissements nombreux) pour développer une réflexion philosophique, politique, anthropologique, etc.
  • La forme narrative et la distance ironique du conte philosophique en ont fait un instrument de diffusion des idées nouvelles, par-delà la censure.
  • Voltaire est le maître du conte philosophique. Par exemple, Candide raconte les tribulations d’un jeune homme naïf qui découvre que tout ne va pas « pour le mieux dans le meilleur des mondes », comme le prétend le philosophe Leibniz.

L’apologue

  • Né dans l’Antiquité sous la plume d’Ésope (VIe siècle avant J.-C.), l’apologue est un court récit imagé dont on peut tirer une morale. L’apologue est synonyme de la fable.
  • Au XVIIe siècle, La Fontaine s’inspire d’Ésope et de Phèdre (Ier siècle ap. J.-C.) pour écrire ses Fables (1668-1693). Comme ses prédécesseurs, il fait des animaux les protagonistes d’un grand nombre de ses apologues, ce qui lui permet de critiquer par la distance et le rire le pouvoir en place et les mœurs de son époque.
  • Malgré le développement du conte philosophique (voir fiche), la forme courte de l’apologue est encore utilisée au XVIIIe siècle, par exemple par Fontenelle.

Le pamphlet

  • Le terme de « pamphlet » apparaît de manière officielle en 1824 dans l’œuvre de Paul-Louis Courier : Le Pamphlet des pamphlets. Il s’agit d’un petit écrit en prose au ton polémique, violent et agressif, traitant la plupart du temps d’un sujet politique.
  • À l’opposé d’une réflexion philosophique cherchant l’objectivité, l’écriture pamphlétaire est marquée par la subjectivité et l’absence de nuances. L’auteur cherche à faire éclater une évidence et à provoquer une réaction (en actes) de son public/lectorat.
  • Bagatelles pour un massacre est un ensemble de pamphlets contre les juifs (1937), qui rendit tristement célèbre Louis-Ferdinand Céline, auteur du Voyage au bout de la nuit.

Le roman pastoral

  • Le roman pastoral est un genre littéraire des XVIe et XVIIe siècles ayant pour personnages des bergers et des bergères (du latin « pastor », berger).
  • Ces bergers et bergères n’ont rien de simples gardiens de troupeau : ils passent leur temps à se faire la cour, de façon raffinée, et disparaissent de la scène du roman une fois mariés.
  • L’Astrée (1607) d’Honoré d’Urfé fut un grand classique de la littérature pastorale, particulièrement prisé par les Précieuses. À la même époque, les « romans comiques » de Charles Sorel firent la caricature de ce genre littéraire.

Le roman épistolaire

  • Aussi ancien que le genre du roman, le roman épistolaire est fondé sur un échange de lettres entre les protagonistes, sans qu’il y ait besoin d’un narrateur.
  • Le roman épistolaire connut son essor à l’époque des Lumières, dans la mesure où il contribuait à l’illusion d’authenticité donnée par l’écriture à la première personne.
  • En 1761, Rousseau publie Julie ou la nouvelle Héloïse, roman épistolaire qui annonce le romantisme. Quelques années plus tard (1774), Goethe fait paraître Les Souffrances du jeune Werther, monument de la littérature romantique naissante.

L’épigramme

  • L’épigramme vient du mot epígramma (« inscription » en grec ancien). Elle désigne à l’origine une inscription en prose, puis en vers, qu’on gravait sur les monuments, les statues, les tombeaux et les trophées dans le but d'entretenir la mémoire d’un héros ou le souvenir d’un événement.
  • Au IVe siècle av. J.-C., l’épigramme devient une petite pièce de poésie. Elle offre alors une pensée ingénieuse ou délicate exprimée avec grâce et précision.
  • À partir du XVIe siècle, le genre se spécialise dans le mot d’esprit : l’épigramme renferme généralement une pointe grivoise ou assassine.
    Célèbre épigramme de Voltaire :
L’autre jour au fond d’un vallon, / Un serpent piqua Jean Fréron. / Que croyez-vous qu’il arriva ? / Ce fut le serpent qui creva.

Le poème en prose

  • Genre inventé à l’époque romantique, alors que les écrivains recherchent de nouveaux moyens d’expression lyrique, hors des cadres de la métrique traditionnelle.
  • Le recueil d’Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit (1842), est considéré comme l’œuvre fondatrice du poème en prose. Les poèmes sont des récits en prose, inspirés de l’époque médiévale et empreints de fantastique.
  • À sa suite, Baudelaire écrivit, en 1869, Les Petits poèmes en prose.
    Il rêvait d’écrire :
« Une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée », capable de « s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme (…) ».

Le drame romantique

  • Théorisé par Victor Hugo dans la préface de Cromwell, pièce qu’il écrivit en 1827, le drame romantique veut dépasser le clivage des genres dramatiques (tragédie et comédie), afin de faire voir le « sublime » et le « grotesque » de la nature humaine.
  • Le drame romantique est aussi lié à une redécouverte du théâtre de Shakespeare au début du XIXe siècle, comme en témoigne l’essai de Stendhal sur Racine et Shakespeare (1823).
  • Empoignade pour un drame romantique : en 1830, la pièce de Hugo intitulée Hernani donne lieu à une véritable bataille, entre les partisans du nouveau genre et les tenants de la tradition.

La tragédie

  • La tragédie trouve son origine dans l’Antiquité grecque. Elle accompagnait les cérémonies religieuses en l’honneur de Dionysos au Ve siècle av. J.-C. Dans sa Poétique, Aristote en fait une description : les personnages, d’origine noble, sont soumis à une fatalité qui les conduit à la catastrophe.
  • Au XVIIe siècle, Corneille, puis Racine s’inspirent des tragédies antiques pour écrire leurs propres pièces. Dans la lignée de la Poétique d’Aristote, ils cherchent à inspirer « terreur » et « pitié » aux spectateurs.
  • La tragédie fut le genre littéraire par excellence du classicisme : en 5 actes et quelques heures, les dramaturges montrent l’universalité des passions humaines, comme l’amour ou le désir de pouvoir.

La comédie

  • Le genre de la comédie se développe, comme celui de la tragédie (voir fiche), pendant les fêtes religieuses de l’Antiquité grecque. Aristophane et Ménandre sont des auteurs mémorables de comédies. À l’époque latine, on retient le nom de Plaute.
  • Au Moyen Âge, le genre de la farce se développe, servant d’interlude léger aux « Mystères » (théâtre religieux). Molière, au XVIIe siècle, s’inspire à la fois de cette veine et des auteurs latins. Il met en scène les bourgeois et leurs problèmes (argent, mariage, ascension sociale).
  • La vertu de la comédie, prisée depuis toujours, est d’offrir une vision distanciée qui permet de critiquer les mœurs (« Castigat ridendo mores »).

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