Sens : ce terme anglais, auquel l’Académie française préfère celui de « contre-vérité », désigne une information mensongère, une fausse nouvelle destinée à tromper le public. Également appelées « infox », ces fausses informations deviennent un véritable fléau à l’ère d’internet, bénéficiant d’un relais mondial via les médias institutionnels ou non selon les personnes dont elles émanent. Ces tentatives de désinformation visent souvent à obtenir un avantage : plus d’auditeurs, de lecteurs, d’électeurs, de partages en ligne… mais peuvent être très lourdes de conséquences.

À l’origine des « fake news »…

Le phénomène des fausses informations a pris de l’ampleur à partir de 2016, avec tout d’abord la victoire, en Grande-Bretagne, des partisans du Brexit, puis aux États-Unis avec l’élection de Donald Trump. De nombreux spécialistes de l’information ont observé que ce phénomène grandissant était lié au fait que les citoyens avaient pris l’habitude de s’informer par les réseaux sociaux, comme Twitter ou Facebook. Or, les utilisateurs de ce type de réseaux ne sont pas soumis à la déontologie journalistique, laquelle oblige notamment à vérifier les faits rapportés. En effet, la véritable information se distingue des fake news par les critères suivants :

  • Elle doit avoir un intérêt pour le public qu’elle concerne.
  • Elle doit être factuelle, et ne pas se résumer à un avis ou une opinion.
  • Elle doit être vérifiée, fondée sur des faits avérés et, si possible, vérifiables par tout un chacun.

Comment l’infox se diffuse-t-elle ?

Les fake news sont dépendantes d’une diffusion massive, ce qui a d’abord été rendu possible par l’email, puis avec l’émergence des réseaux sociaux, et notamment de Twitter, qui confère au phénomène une ampleur considérable. Pour comprendre comment les fausses informations sont susceptibles d’être relayées à très grande échelle en un temps record, on peut citer une étude de l’université de Columbia expliquant que 59% des liens partagés sur Twitter l’ont été à partir du titre et de l’image qui l’accompagnait, mais sans que l’article n’ait été lu…
Les fake news peuvent également devenir un outil de propagande au service de la politique, comme en témoigne l’usage fait par Trump du réseau social Twitter. Élu président des États-Unis en 2016, Donald Trump n’a cessé, durant son mandat, de propager massivement de fausses informations : sur sa rivale Hillary Clinton tout d’abord, puis sur le réchauffement climatique, les vaccins… tout en accusant régulièrement les médias de diffuser de fausses informations… à son encontre ! En août 2018, The Washington Post rapporte que, selon un décompte établi depuis le début de son mandat, Donald Trump aurait prononcé en moyenne 7,5 infox quotidiennes…

Les moyens de lutter

La lutte contre ces fausses informations s’avère particulièrement épineuse dans la mesure où, pour les démentir, il faut en parler, ce qui contribue à les répandre… Le groupe Facebook, et plus largement les GAFAM, tente régulièrement des mesures pour endiguer le phénomène en pénalisant les médias susceptibles de le nourrir. Lors de l’élection présidentielle, au cours de laquelle Emmanuel Macron a été victime de près d’une quinzaine de fausses rumeurs largement relayées, Facebook a annoncé avoir supprimé plus de 30 comptes.
Par ailleurs, en France, comme dans plusieurs autres pays, une loi contre la manipulation de l’information, généralement appelée « loi fake news » ou « loi infox » a été adoptée par le Parlement le 20 novembre et promulguée le 22 décembre 2018. Cette loi vise à mieux protéger la démocratie contre les différentes formes de diffusion intentionnelles de fausses informations. Elle crée notamment un devoir de coopération des plateformes qui doivent mettre en œuvre des mesures afin de lutter contre la diffusion de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public.
Il semble tout à fait primordial également de faire de la prévention auprès des plus jeunes, en mettant en œuvre une éducation aux médias et à l’information, mais aussi un apprentissage de la rhétorique et de l’art du discours afin de mieux identifier les arguments fallacieux destinés à persuader le plus grand nombre…

Info bonus :
Certains sites d’informations parodiques sont experts en production de fausses informations. On peut citer Le Gorafi, créé en mai 2012 sur le modèle de The Onion, site parodique américain. Certains articles de ce site humoristique ont été souvent pris au sérieux par des lecteurs incrédules et parfois même relayés dans la presse traditionnelle. D’autres ont pu créer la polémique comme cet article sur un faux fait divers expliquant qu’une boulangère toulousaine avait fusillé un client qui lui aurait demandé un « pain au chocolat » au lieu d’une « chocolatine » comme on dit dans le sud-ouest…