Contexte général

En 1964, la ségrégation est officiellement abolie par le Civil Rights Act mais elle reste présente dans les mentalités, ce qui se manifeste par des actes racistes à l’encontre de la communauté noire. 

Quelques mois avant les Jeux olympiques de 1968, Martin Luther King, un militant afro-américain, est assassiné, conduisant à de nouvelles vagues de violences et d’émeutes dans le pays.

Les Jeux olympiques de 1968

Aux Jeux olympiques de Mexico, les deux athlètes Tommie Smith et John Carlos remportent respectivement la médaille d’or et celle de bronze lors de la course du 200 mètres. Alors qu'ils montent sur le podium pour recevoir leur médaille, ils lèvent chacun un poing ganté de noir jusqu'à la fin de l'hymne national. La troisième personne sur le podium est un sportif blanc, Peter Norman qui, à l'instar de Smith et Carlos, porte un badge de l'Olympic Project for Human Rights contre la ségrégation raciale. 

L’impact de ce geste

Le geste est photographié par John Dominis (un photojournaliste américain travaillant pour le magazine Life), mais ce qui n’apparaît pas sur l’image est l’agitation qu’il engendre. Le public rejette cet acte et la carrière des deux sportifs va être fortement impactée : en peu de temps, les athlètes passent du statut de stars à celui de parias et se retrouvent radiés à vie des compétitions. Trouver un emploi en dehors du monde du sport leur est même impossible.

Peter Norman est moins sanctionné que les deux autres, mais il est privé des Jeux olympiques de 1972 et perd, par la suite, son emploi de professeur pour des raisons restées floues.

Un geste en faveur du Black Power ? 

Le terme Black Power apparaît dans les années 1960 aux États-Unis pour désigner divers mouvements de lutte contre la ségrégation raciale. Cependant, dans son autobiographie, Smith affirme que ce geste était un « salut pour les droits de l'homme » et non pas seulement pour la cause noire.

Vers une reconnaissance ?

Il faudra attendre les années 1990 pour que les trois hommes soient reconnus comme des héros aux yeux d’une partie de l’opinion publique. En 2016, Smith et Carlos sont même reçus à la Maison Blanche par le président Barack Obama.