Quelques définitions...
Les pôles sont les deux points d’intersection de l’axe de la rotation de la Terre avec sa surface. Le pôle nord et le pôle sud constituent donc respectivement les points les plus septentrional et austral de notre planète.
Les pôles célestes sont des points imaginaires situés dans la sphère céleste dans la prolongation de l’axe des pôles de la Terre. Non loin du pôle Nord céleste se trouve l'Étoile polaire, appelée également Polaris ou Alpha Ursae Minoris, et qui, longtemps, indiqua le nord aux navigateurs et aux voyageurs. A ne pas confondre avec l’Etoile du Berger, en fait la planète Vénus, astre le plus brillant après le Soleil et la Lune.
Les pôles magnétiques, eux, sont, à la surface de la Terre, les points où le champ magnétique terrestre est exactement vertical. Le pôle nord magnétique est celui qu’indique l’aiguille de la boussole. Bien que situés non loin des pôles géographiques, les pôles magnétiques ne coïncident pas avec eux et dérivent chaque année de quelques dizaines de kilomètres. Une dérive de plus en plus importante ces dernières années, qui pourrait conduire à une inversion des deux pôles, ce qui se produit tous les 300 000 ans environ.
De l’Arctique… à l’Antarctique
Le pôle Nord est englobé par la région Arctique (dont le nom provient de la Constellation de la Grande Ourse - ours s’écrivant artkos en grec), constitué de l’Océan arctique - le plus petit du monde -, de mers riveraines, et de terres et d’îles relevant de huit pays : le Canada, le Danemark (avec le Groenland), les États-Unis (avec l’Alaska), la Finlande, l’Islande, la Suède, la Norvège et la Russie.
Sa majeure partie, soumise au climat polaire, est recouverte de glace, la banquise. Les températures y oscillent entre -30° et 10° l’été.
L’Arctique est habité par plusieurs groupes humains : les Inuits, les Samis et les Samoyèdes (constitués de plusieurs peuples du Nord de la Russie).
La végétation arctique, sans arbre, à cause du sol gelé (pergélisol ou permafrost), est essentiellement constituée par la toundra. De nombreuses espèces terrestres et marines y vivent, depuis l’emblématique ours polaire ou les caribous (ou rennes), jusqu’aux phoques, otaries, baleines à bosse, narvals ou belugas, sans compter les nombreuses espèces d’oiseaux qui viennent s’y reproduire. A noter : pas de manchot en Arctique mais des pingouins !
C’est en effet en Antarctique, qui abrite le pôle Sud, à l’extrême opposé de la Terre, que l’on peut trouver ces oiseaux par centaines de milliers. Beaucoup plus froid que l’Arctique (les températures peuvent y descendre jusqu’à -60°), recouvert à 98% de glace et baigné par l’océan Austral, l’Antarctique est le continent le plus haut du monde avec une altitude moyenne de 2,3 kilomètres. Très aride, il est uniquement peuplé d’oiseaux et de mammifères marins tels que baleines, orques, otaries, phoques crabiers.
A noter : la calotte polaire (ou inlandsis) de l’Antarctique représente 61% de l’eau douce terrestre.
A la conquête des pôles
De tous temps, la conquête des pôles, terres extrêmes, a constitué un défi pour les navigateurs, aventuriers, explorateurs, et scientifiques. A compter du début du XIXè siècles, les expéditions se multiplient qui vont permettre peu à peu d’approcher des pôles.
L’exploration du Pôle Nord est marquée par les noms du Norvégien Fridtjof Nansen, du Suédois Adolf Erik Nordenskjöl, du Norvégien Roald Amundsen, de l’Américain Robert Edwin Peary, qui affirme avoir atteint le Pôle en 1909.
Quant au Pôle Sud, si Cook franchit le premier le cercle polaire à la fin du XVIIIè, il faudra plusieurs décennies pour arriver jusqu’au Pôle lui-même (dont celles du Russe Bellingshausen, du Français Dumont d’Urville - qui découvre la Terre Adélie à bord de l’Astrolabe) pour que le drapeau y soit planté officiellement par le Norvégien Roald Amundsen à la fin 1911 (précédant de peu le Britannique Falcon Scott).
Depuis, nombre d’expéditions s’y sont succédé et la connaissance de ces terres n’a cessé de progresser (Charcot, Paul-Emile Victor, et plus récemment Jean-Louis Etienne qui franchira en solitaire et à pied le Pôle Nord).
L’eldorado polaire
A bien des égards - scientifique, économique, politique, militaire -, les pôles constituent des enjeux géopolitiques majeurs.
Si le Traité sur l’Antarctique, signé le 1er décembre 1959 par 12 pays, protège le pôle sud et son continent en affirmant que “seules les activités pacifiques y sont autorisées (article 1er), il n’en va pas de même pour le Pôle Nord et l’Arctique, régi actuellement par le Conseil de l’Arctique.
Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces depuis une trentaine d’années, dont il est le symbole et la première sentinelle, le pôle Nord suscite toutes les convoitises : nouvelles routes commerciales, richesses de son sous-sol qui contiendrait 1/8è du pétrole et 1/3 du gaz naturel mondiaux et de ses fonds marins pour la pêche.
Info bonus
« Rien dans l’histoire de l’homme, dans l’histoire des hommes, jamais, ne pourra se comparer à ce que l’homme a réalisé pour “la conquête des pôles” ». Paul-Emile Victor.