La pièce Richard III constitue la quatrième pièce de la tétralogie à sujet historique de Shakespeare, précédée des trois parties d'Henri VI. Écrite au début de la carrière de l’auteur, elle remonterait à 1591 ou 1592. Les cinq actes représentent l’ascension et la chute du tyran éponyme, tombant sous les coups de Richmond, tout en mettant en scène des épisodes marquant de la guerre des Deux-Roses et l’avènement des Tudor.
Aussi pour le metteur en scène français Thomas Joly, qui a monté avec sa compagnie La Piccola Familia en 2014, l’intégrale d’Henri VI avec ses trois parties (qui comptent 18 heures de spectacle), « Richard III est une conclusion ». Cette dernière pièce est envisagée comme la suite directe d’Henri VI et poursuit les choix scénographiques afin de former une unité et une cohérence dramaturgiques. Créée en 2015, elle s’inscrit dans la continuité de la précédente, mais peut être interprétée indépendamment. La note d’intention de Thomas Joly précise qu’il s’agit bien du « quatrième et dernier volet d’un cycle d’horreur et de barbarie. L’ultime progression d’une inexorable marche du mal avant le rétablissement de la paix. ». Le metteur en scène ajoute que « Reconsidérer Richard III dans la continuité́ d’Henry VI permet d’accéder à la lecture que fait Shakespeare de l’Histoire. Depuis le début d’Henry VI, Shakespeare traduit le resserrement de la notion de conflit : d’abord à l’échelle de deux royaumes (guerre de Cent Ans), le conflit se resserre sur l’Angleterre dans l’opposition de deux familles rivales (guerre des Deux-Roses), puis il glisse au sein de la fratrie York pour finir, à l’acte V de Richard III, par opérer dans le corps même d’un seul personnage en proie à lui-même. »