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Quel décor Ostermeier choisit-il pour rendre compte de la dimension méta-théâtrale de Richard III ?

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Quel décor Ostermeier choisit-il pour rendre compte de la dimension méta-théâtrale de Richard III ? Partie 1

La mise en scène contemporaine proposée par la troupe de la Schaubühne de Berlin rend compte de l’importance que prend la scénographie dans la lecture que désire en donner Thomas Ostermeier. Le travail avec Jan Pappelbaum, le scénographe attitré d’Ostermeier, joue un rôle déterminant sur le plan esthétique : « l’idée de base du décor est en relation avec la façon dont on lit la pièce » (propos recueillis par Sylvie Chalaye). C’est sur la traduction élaborée par Marius von Mayenburg qu’Ostermeier s’appuie, après y avoir fait quelques coupes : le texte proposé favorise le sens à la forme en passant notamment du vers à la prose. Dès lors, la pièce peut donner lieu à une lecture contemporaine de la pièce, à une transposition à l’époque moderne dans un lieu où le présent se substitue au passé. 

La pièce débute in medias res par le tableau d’une fin de fête : cotillons et confettis tombent indifféremment sur la scène et sur le public, des femmes et des hommes habillés en tenue de soirée tiennent une coupe de champagne à la main et boivent accompagnés d’une musique rythmée par le son de la batterie. Il s’agit de la représentation de la cour d’Edouard IV en perdition, au sein de laquelle surgit le duc de Gloucester, difforme, vêtu d’un simple tee-shirt blanc, couvert d’un casque de cuir, portant un appareil dentaire et se déplaçant difficilement avec ses grosses chaussures noires. Le contraste met en lumière une certaine violence sociale.

Quel décor Ostermeier choisit-il pour rendre compte de la dimension méta-théâtrale de Richard III ? Partie 2

La mise en scène d’Ostermeier prend une véritable dimension sociale à travers les costumes et la gestuelle des comédiens, mais aussi à travers le dispositif du plateau qui reflète un contexte précis. Le décor se veut réaliste et concret. Les différents lieux de l’intrigue se limitent à la seule présence de Richard. La séparation traditionnelle de l’espace entre le public et la scène, le dispositif du « quatrième mur » est aboli, unifié par le jeu de déplacements des comédiens qui circulent entre la salle et le plateau : un échange entre les comédiens et le public est favorisé. L’espace métallique forme, d’ailleurs, un demi-cercle et présente plusieurs niveaux à l’instar du théâtre du Globe, créé en 1599, à Londres, dans lequel Shakespeare représenta une grande partie de ses pièces. Recouverte de sable, la scène rappelle l’arène des gladiateurs, lieu de spectacle des combats à mort. 

Le concept baroque du theatrum mundi est conservé et représenté, comme l’illustre le recours aux marionnettes de taille humaine actionnées par les comédiens visibles du public sur la scène et auxquelles ces derniers donnent vie en leur prêtant leur voix. Le théâtre se veut le miroir de la société qui se voit représenter sur la scène, dans une perspective quasi-documentaire. Le personnage de Richard révèle, derrière l’image d’un tueur psychopathe, les instincts cachés de tout être humain

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