Une crise ou un conflit après 1945 dans un monde bipolaire ou multipolaire : Berlin, un enjeu de la guerre froide (STAV)

La guerre froide s’ouvre avec une première crise : le blocus de Berlin (1948-1949).

Alors que Berlin est – comme toute l’Allemagne – divisée en 4 secteurs d’occupation (états-unien, britannique, français et soviétique), Staline décide en juin 1948, de s’emparer de cette enclave capitaliste par le biais d’un blocus visant à priver la ville de ses ravitaillements extérieurs (fermeture des routes et voies ferrées).

Les Occidentaux ripostent en mettant en place un pont aérien. Cela est efficace et sauve la ville des pénuries : ce sont près de 4 500 tonnes qui doivent être acheminées chaque jour pour permettre à la population à résister.

Face à l’effort occidental, l’URSS est contrainte de lever le blocus en mai 1949. À l’issue de cette crise, l’Allemagne se coupe en deux : République Démocratique Allemande à l'est (bloc communiste) et République Fédérale Allemande (bloc occidental) à l'ouest.

Berlin fait l’objet d’une seconde crise en 1961 (lorsque Khrouchtchev est à la tête de l’URSS). Alors que les flux migratoires Est-Ouest sont de plus en plus nombreux – Berlin ayant été érigée comme une véritable vitrine du modèle occidental – les autorités soviétiques décident de construire un mur dans la nuit du 12 août pour mettre un terme à ces passages.

En effet, il était particulièrement facile, ne serait-ce qu’en métro, de passer de la partie Est à la partie Ouest de la ville. Le dispositif qui est érigé, comprenant non seulement un mur mais aussi des miradors, des fossés, des barbelés, a donc une fonction anti-migratoire mais sa spécificité est qu’il s’agit d’éviter l’émigration et non l’immigration.

Les Allemands considèrent ce mur comme « un mur de la honte » qui sépare pendant 28 ans des familles entières.

En soutien, le président états-unien Kennedy, vient en 1963 y prononcer son célèbre discours « Ich bin ein Berliner ». Ce n’est que dans la nuit de 9 au 10 novembre 1989 que le mur tombe (les gardes Est-allemands laissent le démantèlement du mur s’effectuer et l’URSS de Gorbatchev ne réagit pas).

La même année, le « rideau de fer » tombe entre l’Autriche et la Hongrie et le dictateur communiste Ceausescu est renversé en Roumanie. La guerre froide prend fin le 25 décembre 1991 avec la démission de Gorbatchev.