Comprendre et maîtriser les genres (oral-écrit)

On attribue à la parole théâtrale une double fonction. Les contraintes matérielles, techniques et, dans une certaine mesure le souci de bienséance, ne permettent pas de tout représenter sur scène.

Pour représenter les batailles, révoltes, actes légendaires, voire extraordinaires, on a recours au récit rapporté par les personnages qu'on appelle la parole-récit. Il existe aussi la parole-action qui fait progresser l'intrigue.

Cinq termes sont à retenir pour considérer les formes de la parole au théâtre : 

• La réplique est ce que le personnage prononce à l'adresse d'un ou plusieurs personnages.
• Lorsqu'une réplique est longue, il s'agit d'une tirade.
• Quand un personnage s'exprime seul sur scène et qu'il s'adresse à lui-même, il prononce un monologue.
• Les propos dits par un personnage se croyant seul sur scène et que seul le public peut entendre sont appelés apartés.
• Enfin, les stichomythies sont une succession de brèves répliques servant souvent à dramatiser des moments-clés de la pièce.

La situation d'énonciation, renvoie à tous les éléments qui indiquent au lecteur et au spectateur qui parle, à qui, quand et pourquoi. Ces indications, indispensables au théâtre, soulèvent une autre caractéristique du genre.

En effet, le théâtre présente une double énonciation : les personnages sur scène communiquent entre eux, mais leurs propos sont aussi prononcés à l'adresse du public. Ainsi, ce qui est remarquable, c'est que le message passé peut renfermer plusieurs sens : il revêt une signification pour le personnage que le spectateur comprend différemment.

Dans certains cas, on peut même parler de triple énonciation. Par exemple, dans la pièce Tartuffe de Molière, à l'acte IV scène 5, à la demande de son épouse, Orgon est caché sous la table afin d'entendre les propos que Tartuffe adresse à sa femme. Donc, les propos de Tartuffe sont adressés à Elmire avant tout, à Orgon sous la table, mais aussi aux spectateurs.