L’égalité en faits s’oppose à l’égalité en droits. Mais l’égalité en droits est considérée comme le moyen d’assurer l’égalité en faits. L’égalité en faits est une égalité matérielle. C’est une égalité de résultats quand l’égalité juridique est une égalité de moyens.
L'égalitarisme, qui présente une dimension matérielle, s’oppose à l'égalité devant la loi. En effet, il suppose la possibilité d'inégalités juridiques visant à lutter contre les inégalités sociales. On évoque alors non plus l’égalité mais l’équité, c'est-à-dire un traitement différencié mais juste. Ces inégalités juridiques se traduisent par exemple dans les politiques dites de discrimination positive.
Pour certains économistes, l'égalité en faits et l'égalité en droits seraient inconciliables. Selon eux, l'inégalité des conditions matérielles est une conséquence directe de l'égalité devant la loi, en raison des aptitudes différentes des individus. Pour l’économiste Friedrich Hayek, « il y a toutes les différences du monde entre traiter les gens de manière égale et tenter de les rendre égaux. La première est une condition pour une société libre alors que la seconde n'est qu'une nouvelle forme de servitude ».
Il faut donc séparer clairement deux approches de l’égalité : l'égalité des droits et l'égalité des résultats concrets. L’égalité des droits est consacrée partout et notamment dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Mais, aujourd’hui, on s’intéresse surtout à l’égalité factuelle, matérielle. Tandis que l’égalité juridique est libérale et individualiste, revenant à consacrer l'égale dignité de chacun tout en laissant libre de choisir sa vie, opérer ses choix propres, l’égalité factuelle est un pur produit du constructivisme, puisqu'elle consiste à penser que l'on peut interférer avec les résultats de l'action humaine et imposer une répartition des richesses conforme au modèle décidé par les détenteurs du pouvoir, en donnant a priori à chacun des droits sur l'activité d'autrui.