Le développement de la maison accompagne l’essor des civilisations antiques. Dans les campagnes, on passe ainsi de la hutte ou de la cabane à la villa (en latin). La villa désigne un ensemble de bâtiments, certains étant dévolus au travail, d’autres au stockage, d’autres à l’habitation. Plus petite est la casa, qui désigne une petite ferme.
La maison, oikos en grec, domus en latin, est généralement individuelle. S’y réunit une famille au sens large : la cellule familiale, les proches parents, les esclaves et les serviteurs. L’ensemble constitue ce qu’on appelle la maisonnée. À la différence des maisons modernes, les principales ouvertures ne donnent pas sur l’extérieur, mais sur une cour intérieure. Les formes orthogonales, qui facilitent le voisinage des maisons et la mitoyenneté, ont progressivement supplanté les formes ovales proches des cabanes primitives. Dans les grandes villes (Rome, Alexandrie), apparaîtront même des habitats collectifs dans lesquels vivent différentes familles.
Le passage de l’habitat primitif, relativement dispersé, à des agglomérations plus denses est inséparable d’une évolution des manières, des mentalités, des relations entre les hommes. On pense notamment à la civilité et à l’urbanité, ces formes de politesse rendues nécessaires par le développement des cités (civitas, en latin, d’où dérive le terme civilité) et des villes (urbs, en latin, d’où dérive le terme urbanité). Le mot « politique » lui-même vient de la polis, qui désigne la cité en grec. Ainsi, dès l’Antiquité, les hommes ont organisé l’espace en construisant des maisons, en les agglomérant, en distinguant un intérieur (l’espace privé) et un extérieur (l’espace public).