La liberté de manifester son mécontentement dans la rue est un droit du citoyen reconnu depuis 1935, sous la condition de déclarer le parcours à la mairie et de ne pas troubler l’ordre public. Danielle Tartakowski, dans Histoire de la rue : de l’Antiquité à nos jours (2022), rappelle en détail l’histoire des insurrections politiques françaises.
Au XIXe siècle, Gustave Flaubert met en scène dans L’Éducation sentimentale (1869) le jeune Frédéric Moreau pris dans l’instabilité insurrectionnelle de la révolution de Février (1848), mouvement de révolte mené par l’écrivain Alphonse de Lamartine qui verra la chute de la Monarchie de Juillet présidée par Louis-Philippe et l’instauration de la Seconde République dirigée par Louis-Napoléon Bonaparte.
En Mai 1968, les étudiants, bientôt suivis par les ouvriers dans les usines, manifestent leur mécontentement face à une France (pouvoirs publics) qui ne les comprend pas : ras-le-bol du capitalisme, des conditions de travail, d’un président vieux et fatigué, d’un patriarcat autoritaire. Le mouvement sera maté par les forces de l'ordre, faisant 7 morts et 200 blessés graves. Les slogans de la jeunesse fleurissent, espoirs de lendemains meilleurs : « jouir sans entraves », « il est interdit d’interdire » et « sous les pavés la plage ».
Dans 120 Battements par minute (2017), le cinéaste Robin Campillo met en scène les actions coup de poing (happening) d’Act Up-Paris dans les rues de Paris au début des années 1990 en faveur des droits LGBT et de la lutte contre le V.I.H.
Dans Un pays qui se tient sage (2020), le journaliste engagé David Dufresne revient avec un astucieux patchwork de vidéos amateurs sur les revendications des Gilets Jaunes, mouvement de protestation initié en 2018 contre la vie chère, notamment la flambée des prix de l’essence.