Parmi les plus anciennes techniques d’affichage, Ernest Maindron cite le cas de Pompéi, avec des exemples bien connus de panonceaux privés qui signalent ici une représentation théâtrale, là un chien méchant. Sous Charlemagne, apparaît l'affichage des textes de loi par l'intermédiaire d'un registre de notices sur des rouleaux qui étaient expédiés aux comtes. L'analphabétisme, encore très présent dans les campagnes, freine le développement de cette technique d'information à laquelle on préférera longtemps celle de crieur public, une personne en charge d’annoncer au public les informations importantes de la ville.

Ce n’est qu’en 1450, grâce à l’imprimeur allemand Johannes Gutenberg, que sera mise au point l’imprimerie à caractères mobiles, permettant ainsi la diffusion rapide de multiples œuvres, dont des rééditions de la Bible. Ensuite, la technique de la lithographie, élaborée en 1796 par le dramaturge allemand Aloys Senefelder, permet une reproduction rapide d’images très précises grâce à l'usage de la pierre calcaire. Ainsi, grâce à la lithographie, l’affichage connaît en France ses lettres de noblesse à la fin du XIXe siècle, notamment avec de grands peintres comme Toulouse-Lautrec, qui exécutera une affiche publicitaire pour le Moulin Rouge (1891). 

Les boutiques se mettent alors au diapason de cet affichage publicitaire : des petits commerces comme le bimbelotier de Montfermeil, qui expose dans sa boutique une poupée que fantasme la petite Cosette dans Les Misérables (1862) de Victor Hugo, en passant par les grands commerces comme la majestueuse Samaritaine, lieu de travail rêvé par Denise Baudu dans Au Bonheur des Dames (1883) d’Émile Zola.

Acteur courtisé, interpellé, guidé, le badaud dans la rue est sans cesse sollicité, notamment à travers les nouveaux panneaux numériques qui se substituent peu à peu à l’affichage traditionnel.