La métafiction comique et le recyclage remontent à la première partie de Don Quichotte (1605), où Cervantès a la drôle d’idée de créer un double grotesque (Cid Hamet Ben Engeli) qui influe sur la narration. Ensuite, les deux personnages principaux font une pause dans le récit pour lire Le Curieux impertinent, une nouvelle écrite par Cervantès lui-même, et qui servira de test promotionnel pour son futur recueil de nouvelles, le remarquable Nouvelles exemplaires (1613).
Ce principe d’emboîtement est poussé à son paroxysme dans la 2de partie de Don Quichotte (1615), où les deux personnages principaux sont conscients de l’univers autour de Don Quichotte, commentant à la fois la première partie du récit et la suite apocryphe écrite par le prête-nom Avellaneda.
Le film dans le film devient un véritable sous-genre du cinéma, ce jeu référentiel prenant souvent des tours parodiques : La vie de Bryan (1979) des Monthy Python est une relecture irrévérencieuse de Jésus de Nazareth (1977) de Franco Zeffirelli. Y a-t-il un pilote dans l’avion ? (1980) des ZAZ (Zucker, Abrahams et Zucker) constitue une parodie d’Airport (1970) de George Seaton tout en greffant une multitude d’autres films à son intrigue comique.
Spinal Tap (1984) de Rob Reiner est un faux-documentaire (ou mockumentary) sur un groupe d’heavy metal fictif. Dans La folle journée de Ferris Bueller (1986) de John Hughes, le jeune lycéen Matthew Broderick brise souvent le quatrième mur, interpellant malicieusement le spectateur lors de la scène postgénérique : « Qu’est-ce que tu fais encore ici ? C’est fini, rentre à la maison ! ».