Créer vient du latin crescere, qui signifie « croître » et, par extension, faire naître, mettre au monde un être nouveau et inattendu. Est créé, au sens fort, ce qui a été « tiré du néant ». Sans prétendre que toute création s’effectue ex nihilo, à partir de rien, à la façon dont Dieu est dit avoir créé le monde, on peut remarquer que la création se présente comme un acte qui garde quelque chose de mystérieux.
On parlera de génie, d’inspiration, voire de miracle. Le génie et l’inspiration ont un point un commun : ces notions caractérisent un individu – l’individu génial ou inspiré – tout en introduisant l’idée que l’individu est habité par une force qui le dépasse. D’où vient l’inspiration ? D’où vient le génie ? Les romantiques pensaient que le génie était un don de la nature, et non le résultat d’un travail. Les surréalistes y ont vu la capacité de certains individus à laisser remonter à la surface les profondeurs de leur inconscient. Enfin, dans un contexte religieux, l’inspiré, le prophète par exemple, n’est-il pas celui qui est habité par Dieu ?
Ainsi, la créativité caractérise un individu en même temps actif et passif. Actif, parce que créer ne s’effectue pas sans effort, sans travail, sans recherche. Passif, parce qu’il y a souvent, dans la capacité de créer, une forme de don que l’individu reçoit, provoque, exerce, mais ne produit pas. Ce que précisément nomme la notion de génie.