La mise en scène de la lumière et sa symbolique

Avant de débuter un film, le directeur de la photographie (DOP ou chef op’) va accompagner le réalisateur et le cadreur sur les lieux de tournage pour voir comment mettre en image les documents de pré-production (script, storyboard, moodboard, découpage technique et listing des plans). Il n’est pas rare que ces propositions sur papier soient adaptées suite à des contraintes techniques de terrain. 

Avant le tournage, le chef électro et son équipe seront chargés d’installer le matériel nécessaire à l’éclairage et au « look » (lumières, ombres et couleurs) élaborés par le DOP pour chaque scène. C’est le directeur de la production qui doit trouver et mettre ce matériel à disposition. Le chef décorateur collaborera à l’ensemble, puisqu’il prendra en charge la création des décors en studio ou l’aménagement des décors naturels.

L’éclairage n’est pas toujours neutre (ex : comme un plateau de JT) et peut servir à faire passer atmosphère et sentiments. 

L’éclairage high-key est très lumineux : pas d’ombre sur l’acteur qui se détache sur un fond clair. Il est idéal pour les ambiances joyeuses (sitcoms, comédies romantiques, etc.) 

L’éclairage low-key nous plonge dans le noir : fond sombre, ombres marquées, forts contrastes. Il crée une atmosphère de mystère, voire d’angoisse (ex : films noirs, thrillers, etc.) 

La couleur et l’axe du faisceau lumineux permettent, avec sobriété, de suggérer un lieu, une situation (ex : les scènes de voiture, souvent filmées à l’arrêt, avec des spots mouvants à l’extérieur pour suggérer des lampadaires et donc le mouvement.) 

De même, les conditions climatiques (soleil, ciel gris, etc.) sont souvent l’extériorisation des sentiments des personnages.

Contrairement à ce qu’on pense, la couleur est apparue très tôt dans l’histoire du cinéma. 

Il y a l’aspect esthétique et les « modes » en audiovisuel, qui peuvent influer sur les tonalités de couleurs dominantes dans les films d’une certaine période. Le symbolique est aussi à prendre en compte. 

La couleur peut servir de thème récurrent qui conditionne le spectateur, qui l’associera alors à un certain personnage, une certaine atmosphère dès qu’il la verra apparaître à l’écran (objet, vêtement, etc.) 

La couleur permet aussi de faire comprendre un changement dans la narration ou dans la psychologie d’un personnage (par exemple, des tonalités chaudes au début d’un film peuvent céder la place à des couleurs dominantes froides si l’histoire bascule dans le drame.) Attention toutefois : la symbolique et son interprétation sont culturelles.