Les arts nous montrent une image ambivalente du menteur avec, d’un côté, la condamnation morale alliée à une mise en garde pour ceux susceptibles de se faire berner (ex. : « Le Tricheur à l’as de carreau », G. de La Tour) et, de l’autre, une certaine fascination pour sa ruse et son panache (ex. : « Le Roman de Renart »).
Dans les films, le menteur semble être une mise en abîme du cinéma : une sorte d’acteur qui parfois se perd dans son rôle, confinant à la schizophrénie (ex. : « Le Bureau des légendes »).
Le mythomane, en inventant des histoires qu’il croit ensuite, exauce le fantasme de réécrire sa vie selon ses souhaits et tenir à distance la finitude humaine (ex. « Le Baron de Münchhausen »).
Deux conclusions s’offrent alors : soit le retour à la réalité, comme à la fin d’un film (ex. : « Arrête-moi si tu peux »), avec parfois l’idée sous-jacente de destin, soit le mensonge se fait performatif et, avec des efforts, ce qu’on a prétendu finit par devenir réalité (ex. : « My Fair Lady »).