Le CIO est une organisation internationale unique dans le sport. Créée le 23 juin 1894, elle va contribuer à organiser Ies premiers Jeux olympiques modernes qui s’ouvrent à Athènes le 6 avril 1896. Organisation internationale indépendante à but non lucratif, sa visée n’est pas que sportive, elle « s’engage à bâtir un monde meilleur par le sport » tout en étant « l’autorité suprême du Mouvement olympique ». Ainsi, le CIO favorise la collaboration entre les membres de la famille olympique (CNO, Fédérations internationales, athlètes, Comité d’organisation, partenaires, diffuseurs et Nations Unies) et assure la promotion des valeurs olympiques. Cette volonté se traduit par la Charte olympique qui regroupe les principes fondamentaux de l’olympisme.
Le CIO a un rôle et une action qui dépassent l'organisation des compétitions sportives. Comptant plus de membres que l’ONU au même titre que la FIFA, l’organisation a un poids géopolitique majeur avec l’attribution des Jeux. Ses membres et leurs réseaux participent à une « diplomatie de clubs » alternative. Si « le sport ne peut pas créer la paix », comme l’a rappelé Thomas Bach à Pyeongchang en 2018, il n’en reste pas moins que le CIO sait le pouvoir qu’il détient lorsqu’il s’agit de sport et de relations internationales.
La FIFA est l'autre exemple d'organisation internationale soumise au « Grand jeu » géopolitique. Des dérives de la FIFA sous Joao Havelange aux affaires judiciaires et scandales de l’ère Sepp Blatter, tous les éléments soulignent son rôle et son importance géopolitiques. Preuve en est la double attribution contestée et contestable des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Entachées d’irrégularités, ces désignations soulignent les logiques qui commandent le sport international. La désignation de la Coupe du monde 2026 au trio Mexique-Canada-États-Unis et la perspective d’une candidature chinoise en 2030 témoignent de questions de puissance et de rivalité globale qui sous-tendent ces attributions.