Les États du Golfe ont priorisé le sport dans le cadre de leurs projets de planification. Les programmes Vision 2030 du Qatar et de l’Arabie Saoudite ont, dans la foulée des plans émiratis de développement, priorisé le sport comme levier de visibilité et d’influence. Le Qatar de Tamim Al Thani, les Émirats Arabes Unis de Mohammed ben Zayed et l’Arabie Saoudite de Mohammed ben Salman sont aujourd’hui parmi les premiers acteurs étatiques dans le sport derrière les grandes puissances globales (États-Unis, Russie, Chine, Allemagne…).
Les Émirats Arabes Unis ont été les premiers à investir le sport dans le Golfe pour d’autres raisons que la victoire sportive. Avec l’achat de Manchester City et la constitution du City Football Group, première multinationale du football de clubs, la politique émiratie de soft power sportif a choisi le football comme support avec la F1, le cyclisme et le tennis. Avec succès. Les retombées en termes d’images, de visibilité et d’opportunités ont renforcé l'influence et l’attractivité des Émirats.
Alors que le Qatar a investi dans le ballon rond au point d’obtenir l’organisation de la Coupe du monde 2022 et de racheter le PSG via Qatar Sport Investment, l’Arabie Saoudite a réagi. Désireuse de changer son image, de s’ouvrir au monde avec le projet NEOM et de se tourner vers l’avenir, le pouvoir saoudien, mené par le prince Mohammed ben Salman, a fait du sport, un axe de développement majeur via des investissements tout azimut et les tentatives avortées de rachat de Manchester United et Newcastle. Les résultats de cette stratégie restent pourtant relativement décevants. L’initiative de sport washing ne parvient à faire oublier le pouvoir autoritaire de MBS, l’assassinat de Jamal Khashoggi et la guerre au Yémen.