« Le sport, c’est la guerre les fusils en moins » écrivait George Orwell, l’auteur de 1984. Il n’avait pas tort tant le sport est devenu un enjeu et un marqueur de la puissance des États. L’usage qu’en fait la France de la jeune Ve République, après les Jeux de Rome de 1960, en est une belle illustration. À ce propos, le Général de Gaulle ne pouvait être plus clair : « Si la France brille à l'étranger par ses penseurs, ses savants, ses artistes, elle doit aussi rayonner par ses sportifs. Un pays doit être grand par la qualité de sa jeunesse et on ne saurait concevoir cette jeunesse sans un idéal sportif. »
Le sport est donc un révélateur, un instrument et un étalon de puissance à toutes les échelles. En effet, sans puissance démographique et économique, il est difficile de détecter et de former une jeunesse capable d’affronter le monde. Sans puissance scientifique et stabilité politique, il lui sera encore plus ardu de performer et de gagner. En cela, le sport est un révélateur de la puissance traditionnelle dans les États (hard power).
Mais le sport est aussi un facteur de rayonnement et d’influence, un révélateur de la puissance douce et feutrée des États : on parle alors de « soft power sportif ». Ses atouts en termes de marketing territorial et de nation branding ne sont plus à démontrer. Rien de mieux que le sport pour valoriser un pays sur la scène internationale et le faire connaître. Nombre d’États aujourd’hui s’en sont emparé pour exister et se faire reconnaître. Du Qatar au Rwanda, en passant par Israël au travers du cyclisme, ces politiques de visibilité, d’attractivité et de rayonnement par le sport sont devenues la norme.