World Rugby, UCI et World Athletics font partie des plus importantes fédérations internationales du sport mondial. Moins puissantes que le CIO et moins importantes que la FIFA, elles sont davantage sous influence. Souvent soumises aux rapports de force que leur imposent leurs sponsors ou les États les plus puissants, leurs décisions et attributions d’événements témoignent d’une géopolitique manifeste. Incapables de résister à des sportifs emblématiques comme l’UCI face à Lance Armstrong ou peu à même de faire appliquer les règles de l’Agence mondiale antidopage, elles sont souvent confrontées à des dilemmes qui décrédibilisent leurs actions.
Parce qu’elles attribuent des compétitions à des acteurs richement dotés plutôt qu’à des acteurs traditionnels du sport, elles subissent, de manière récurrente, une remise en cause de leur autorité. L’attribution du Mondial d’athlétisme au Qatar en 2019 a suscité de nombreuses polémiques tout comme la désignation d’Eugene pour l’édition 2021 sous l’influence présumée de Nike. Le changement de règles de la part de la Fédération internationale de handball (IHF) concernant les joueurs sélectionnables a favorisé le Qatar lors des Mondiaux que l’émirat accueillait en 2015 au point de voir leur équipe arriver en finale avec seulement trois joueurs qatariens, les autres étant naturalisés pour l’occasion.
Les tensions et rapports de force qui émaillent le sport fragilisent les fédérations internationales moins autonomes et moins solides financièrement. La pandémie de Covid-19 va accentuer cette tendance et renforcer la dépendance des organisations sportives internationales aux grands équilibres géopolitiques mondiaux.