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Arts, ville, politique et société : les années cinquante (2019-2020)

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Los Angeles, dans les années 1950 (1)

Après la Seconde Guerre mondiale, le port de Los Angeles devient le plus important de la côte ouest américaine. Des entreprises novatrices (aéronautique par exemple) s'installent dans cette région où étaient déjà implantés les studios de cinéma et centres d'exploitation du pétrole. Des centaines de milliers de personnes arrivent dans cette vallée ensoleillée en plein boom industriel.

Pour accueillir familles et entreprises, les infrastructures routières sont développées. Rapidement, un réseau généralisé d'autoroutes recouvre la ville. C'est au début des années 1950 que le quartier de Lakewood Park est construit pour accueillir 70 000 personnes, dans 17 000 maisons. Le projet immobilier est à l’initiative d'un promoteur, Louis Boyar, qui fait construire de très nombreux lotissements, à un rythme effréné. Grâce à la rationalisation des techniques de construction, les fondations d'une maison sont creusées en 15 minutes, les murs et les plafonds, préfabriqués, sont montés sur place. Des machines permettent de poser les tuiles sur les toits, et de monter les portes, à la chaîne. 100 maisons identiques étaient montées par jour, 10 000 en deux ans. Ces maisons étaient placées de part et d'autre d'une route construite pour cette occasion, et cela sur plus de 200 kilomètres de sol aplani.

Los Angeles, dans les années 1950 (2)

En réaction aux constructions standardisées et monotones des promoteurs immobiliers spéculatifs, des architectes développent des prototypes d'habitations dans le cadre du « Case Study Program », financé par des fonds privés (aucune subvention publique n'avait été allouée pour le projet). Même si le seul matériau disponible à l'époque était le bois et les plans intérieurs étaient réglementés, ces maisons se détournaient de la route et bénéficiaient de cours intérieures. Les cuisines n'étaient plus séparées des autres pièces de la maison mais intégrées dans la salle de séjour. Bien que des éléments de construction industriels furent utilisés, l'ossature de la maison était métallique et les matériaux mis en valeur avec élégance. Les architectes tels que Craig Ellwood, Raphaël Soriano, Pierre Koenig ou encore Richard Neutra créèrent des villas d'un type nouveau : claires et basses, avec de nombreuses baies vitrées et surfaces réfléchissantes à l'intérieur, permettant de rester en lien avec le paysage. L'espace intérieur laissant le regard le parcourir sans obstacle.

Les habitations à loyer modéré

En France, en 1950, les habitations à bon marché (HBM) deviennent les habitations à loyer modéré (HLM). Il s'agit d'un moment important en termes d'essor économique, de croissance technologique et de transformation sociale. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, la France connaît une exode rurale importante. Cela nécessite une adaptation des villes en terme de développement des infrastructures ainsi que la construction de nombreux logements. La France (comme l'URSS) privilégie massivement les barres et les tours pour résoudre la crise du logement (ce qui n'est pas le cas du Royaume-Uni, des Pays-Bas, et des pays scandinaves qui favorisent les cités-jardins, les immeubles bas et les maisons individuelles). 

Le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, s'appuyant sur les organismes d'HLM publics ou privés, participe largement à l'effort de construction de ces logements sous la forme de grands ensembles, une forme urbaine au périmètre étendu, capable d'accueillir un nombre important d'habitants. L'architecture standardisée est répétitive et les bâtiments produits rapidement grâce un process industrialisé. Le confort que ces habitations proposent (sanitaire notamment) est supérieur à ce que la plupart des gens connaissent à l'époque. Mais l'urbanisme qui privilégie la construction de ces cités à la périphérie des villes, sans transports ni commerces, pose de multiples problèmes dont celui de la ségrégation sociale.

Les principales innovations architecturales à Paris dans les années 1950

Dans le Paris des années 1950, les premiers immeubles barres vont peut-à-peu remplacer l'urbanisme d'îlot. Bien qu'ils conservent les immeubles d'angle, les architectes commencent à réfléchir à des façades moins rigides que celles de la tradition hausmannienne. En effet, parce qu'ils souhaitent en terminer avec l'alignement, des géométries très différentes sont proposées par les architectes (alternant plein et vide par exemple, jouant sur la dissymétrie ou encore sur la courbure des façades). Pour casser l'alignement, permettre des points de vue différents sur la ville et faire entrer la lumière, des façades en accordéon sont développées. Les immeubles à gradins type gratte-ciel américain, interdits jusqu'alors, font leur apparition. Les années 1950 se distinguent aussi par une alliance plus importante entre architecture et arts décoratifs, mais également par l'utilisation de couleurs franches, à l'intérieur comme à l'extérieur. 

Par ailleurs, des immeubles mixant logements, bureaux et commerces se développent.

L'unité d'habitation à Marseille, Le Corbusier

Pour faire face à la crise du logement d'après guerre, Marseille finance un programme de reconstruction. Cela va être l'occasion pour Le Corbusier de réaliser la première application concrète et expérimentale de ses propres théories sur l'habitat, élaborées vingt ans plus tôt. Il réalise ainsi, entre 1946 et 1952, son modèle d'habitat collectif urbain, sous la forme d'une ville verticale, large complexe d'habitations en béton bâti sur pilotis. Les logements, conçus comme des cellules de base, occupent toute la profondeur du bâtiment et possèdent un demi-étage supplémentaire. Les appartements sont imbriqués les uns dans les autres, dans une structure portante et bordent, un niveau sur deux, un couloir central commun appelé « rue », car il traverse la cité radieuse comme une route. Ces « rues » sont conçues comme un espace de circulation et de rencontre entre les habitants. Toutes les proportions de l'unité d'habitation sont basées sur l'unité de mesure qu'a inventé Le Corbusier en 1945 : le Modulor, système de mesure lié à la morphologie humaine basé sur le nombre d'or et la suite de Fibonacci, qui devait permettre un confort maximal dans les relations entre l'Homme et son espace vital. L'unité d'habitation fonctionnait comme le quartier d'une ville, avec des commerces, un hôtel et même un gymnase sur toit. En 1995 le site est classé monument historique et en 2016, au patrimoine mondial de l'UNESCO.

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