Dès 1927 elle s’oriente vers des recherches sur l'habitat minimum, les maisons de week-end et les refuges de montagne. Son engagement politique en faveur de la cause sociale est évoqué avec son photomontage réalisé en 1936 de 16 mètres de long, intitulée la Grande Misère de Paris. Les photographies sont de Charlotte Perriand et de l'agence Wild World. Ce photomontage fait scandale pour le salon des arts ménagers « Pour une nouvelle manière d'habiter la vie » et est détruit à la fin du salon. Charlotte Perriand y exprime, les revendications ouvrières de 1936 : retraites, conventions collectives, allocations familiales et congés payés.
Du Japon, où elle est invitée peu avant la Deuxième Guerre mondiale comme conseillère dessinatrice en art industriel, elle retiendra l’espace sans hiérarchie et modulable permettant la circulation des corps, de corps libres dans des espaces contraints. Elle retrouve, dans cette culture traditionnelle, un écho favorable aux recherches architecturales de Le Corbusier et cette « vie de liberté, détachée des formules stéréotypées ». Tout au long de sa vie, Charlotte Perriand voue une passion à la montagne. Devant la démocratisation des sports d'hiver, elle se préoccupe de l'aménagement de nouveaux complexes et participe à la création de la station des Arcs en Savoie (1967-1989). Cette réalisation voit l'aboutissement de ses recherches sur l'habitat collectif et l'aménagement d'intérieur.
Elle met en relation tout au long de sa carrière les arts et les métiers, les cultures, les formes nobles et les productions vernaculaires, la nature brute et les conceptions les plus avant-gardistes, au service d'une « esthétique sociale » (Yvanhoé Rambosson, poète écrivain et journaliste).
Profondément humaniste, Charlotte Perriand envisage sa pratique artistique comme une militante, pour elle, l'art ne peut être que politique et envisagé comme une résistance contre ce qui aliène et opprime.