Le communisme


Selon Karl Marx et Friedrich Engels, l'État serait le résultat de la société de classes, quand cette société divisée en classes aux intérêts opposés entre dans un État conflictuel, il devient nécessaire qu’un pouvoir supérieur et tutélaire s’impose afin d’assurer la coexistence pacifique des individus, et endiguer les luttes et les violences. L’État sert ainsi à maintenir l’ordre. L’État est ce pouvoir issu de la société et qui, ensuite, se place au-dessus d’elle en arguant de sa souveraineté. Or, cet État est présenté comme une institution au service de la classe la plus puissante, de la classe dominante qui, grâce à l’État, est notamment dominante politiquement. Dès lors, elle peut exploiter le prolétariat.

Le libéralisme et le courant libertarien


Au sens des libéraux, l'État a pour objet premier la protection des droits naturels des individus et, avant tout, de la liberté, la propriété et la sûreté. Le libéralisme défend une vision minimaliste des interventions de l’État dans les activités des personnes privées. L'économiste libéral, Frédéric Bastiat, dans un texte sur l'État publié en 1848 dans le Journal des débats, définit l'État de la manière suivante : « La grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde ». Le courant libertarien va jusqu'à défendre l’idée d’une suppression totale de l'État (anarcho-capitalisme) ou, du moins, d’une limitation aussi forte que possible de ses interventions (minarchisme).

Le pragmatisme


John Dewey et les pragmatistes défendent une autre vision de l’État. Pour eux, celui-ci n'a pas d’existence métaphysique. Il n’est pas non plus l’expression d'une cause unique comme la volonté générale chez Jean-Jacques Rousseau, ni le fruit d’une évolution historique ou psychologique comme le pense Thomas Hobbes. Selon eux, l'État est de nature essentiellement fonctionnelle et tient à la nécessité de gérer les conséquences des actes des hommes. Ils estiment que l’État doit son existence au fait que les actes humains emportent des conséquences qui peuvent être dommageables et qui méritent donc d’être régulées. C'est parce que les citoyens prennent conscience du fait qu'une telle fonction régulatrice doit être assurée qu'un public se forme et constitue un État.

L'approche institutionnaliste


Enfin, d’autres théoriciens de l’État ont souhaité mettre davantage en lumière l’autonomie de l’État et réduire la tendance à se focaliser sur son lien avec la société. Pour les tenants de la nouvelle approche institutionnaliste en politique, les comportements des individus sont fondamentalement modelés par les institutions et l’État n’est ni une arène ni un instrument. Il ne fonctionne pas dans l’intérêt d’une seule classe. La société civile est une notion importante pour cet institutionnalisme.