Nommé aussi « le possible », le vraisemblable est le domaine propre à la poésie dans la Poétique d’Aristote, contrairement à toute attente qui pourrait l’assimiler à la représentation théâtrale ou à la mimesis romanesque. Le possible concerne en premier lieu la sélection des événements auxquels les poètes donnent des noms pris au hasard. En second lieu, il engage le réarrangement des faits dans la représentation littéraire qui relève de l’universel. Il y a donc deux versants au vraisemblable, un versant ontologique, où le vraisemblable est l’universalisation du particulier et un versant rhétorique assimilant le vraisemblable au persuasif.

A l’époque classique, ce deuxième aspect est valorisé, proche de la bienséance, comme dans Bérénice. En revanche, d’Aubigné revendique le récit de la vérité historique et non le vraisemblable. Laforgue esquive le réel en le tournant en dérision et Aragon joue dans l’entre-deux du mentir-vrai.