La satire (du latin satura, mélange) est un genre qui articule polémique et dérision et qui n’est pas propre à la poésie. A l’origine, par exemple chez Horace la satire transcendait les genres en les mélangeant, faisant un pied de nez aux censeurs de l’art poétique. Elle n’a pas de forme fixe particulière et peut se développer en de longs textes, comme chez Mathurin Régnier (Satires, 1608) ou en quelques vers comme chez Voltaire.
Fustigeant un comportement, une idée, une classe sociale ou un individu, elle exprime une indignation non dépourvue d’optimisme. Il s’agit de « corriger les mœurs par le rire ». Dans le livre II des Tragiques, d’Aubigné dénonce la débauche des princes et les torts de Catherine de Médicis afin de rétablir la vérité. Laforgue la pratique dans la « Complainte des pianos qu’on entend dans les quartiers aisés » pour se gausser de la vaine rigueur de l’éducation des filles bourgeoises.