Les XXe et XXIe siècles

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Alain Robbe-Grillet a théorisé ce mouvement dans un recueil d’essais intitulé Pour un Nouveau Roman et paru en 1963. Il y rejette l'idée, dépassée pour lui, d'intrigue, de portrait psychologique et même de la nécessité des personnages.
Repoussant les conventions du roman traditionnel, le Nouveau Roman se veut un art conscient de lui-même :

La position du narrateur y est notamment interrogée : quelle est sa place dans l'intrigue, pourquoi raconte-t-il ou écrit-il ?
L'intrigue et le personnage, qui étaient vus auparavant comme la base de toute fiction, s'estompent au second plan.

Succédant au Nouveau Roman, le mouvement de l’autofiction naît officiellement en 1977, le terme étant utilisé pour la première fois par le critique littéraire Doubrovsky. Si le récit est originellement fondé sur les mêmes principes que l’autobiographie, à savoir que l’auteur est à la fois le personnage principal et le narrateur, il s’en écarte dans la mesure où il est reconnu que l’histoire de l’écrivain est romancée, rompant ainsi le pacte autobiographique défini par Philippe Lejeune, lui préférant un pacte fictionnel.
Parmi les pionniers de ce mouvement, Doubrovsky a mentionné Michel Butor dans Portrait de l'artiste en jeune singe et Colette dans La Naissance du jour. Signalons également quelques auteurs à succès dont l’ensemble de l’œuvre relève de cette même école comme Amélie Nothomb, Annie Ernaux, Christine Angot et Frédéric Beigbeder.

Fils d’un brillant professeur de médecine. Après la mort de ses parents, Proust s’installe en 1906 boulevard Haussmann (Paris), où il vit de façon confinée en raison de sa santé fragile (asthme).
À partir de 1909, Proust se consacre exclusivement à son œuvre, Àla recherche du temps perdu. La première partie, Du côté de chez Swann, est refusée chez Gallimard par André Gide qui se le reprochera longtemps. La suite de son œuvre paraît après la guerre (1919 : prix Goncourt pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs).
Le style de Proust : une volonté de saisir la réalité dans toutes ses dimensions, sachant qu’elle n'a de sens qu'à travers la perception, réelle ou imaginaire, qu'en a le sujet.

Fils d’artisan, Louis-Ferdinand Céline s’engage à 18 ans dans l’armée française (en 1914). Après la guerre, il fait des études de médecine et voyage en Afrique et en Amérique. Son chef-d’œuvre, le Voyage au bout de la nuit, est largement autobiographique et reçoit le prix Renaudot en 1932.

À partir des années 1930, Céline prône la haine racialeet ses positions pro-nazi le condamnent à prendre la fuite après la guerre, en Allemagne puis au Danemark. De retour en France, il reviendra sur la scène littéraire avec D’un château l’autre (1957).

Son style très personnel emprunte à l'argot et tend à s'approcher de l'émotion immédiate du langage parlé.

Né en Algérie, élevé par sa mère dans une famille pauvre, il est distingué par son instituteur. Licencié de philosophie à Paris, il devient journaliste engagé, notamment pour le Parti communiste entre 1935-1936.
En 1943, il rencontre Sartre et travaille avec lui au journal « Combat ». Leur complicité intellectuelle durera jusqu’à la publication de L’Homme révolté, en 1951, Camus refusant la conception marxiste de la révolution qui légitime l’utilisation de la violence.
Philosophe existentialiste, Camus développe une pensée fondée sur la prise de conscience de l’absurdité de la vie comme une victoire de la lucidité sur le nihilisme.
Romans : L’Étranger, La Chute, La Peste. Théâtre : Les Justes.

D'origine juive, née en Russie, Natalia Llinitchna Tcherniak arrive à Paris très jeune. Elle étudie en Angleterre, à Berlin, puis le droit à Paris. La grande modernité qu'elle découvre dans ses lectures de Marcel Proust, de James Joyce et de Virginia Woolf va fortement l'influencer par la suite.
Avocate, elle épouse Raymond Sarraute, avocat lui aussi. En 1940, elle est radiée du barreau à cause des lois anti-juives. Dès lors, elle se consacre pleinement à la littérature. Pendant la guerre, Nathalie Sarraute divorce pour protéger son époux et doit vivre en changeant d'identité. Elle héberge également un temps le dramaturge et résistant Samuel Beckett, un des plus grands représentants du théâtre de l'absurde, recherché par la Gestapo.
Elle a écrit de nombreux romans dont Les Fruits d'or qui a reçu le Prix international de littérature en 1963, quelques pièces de théâtre, des essais (on peut citer Tropismes) ainsi que de nombreuses critiques et entretiens.
Aux côtés de Michel Butor ou Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute s'inscrit dès la parution de son essai L’Ère du soupçon en 1956, comme une figure centrale du nouveau roman, mouvement littéraire né au milieu du XXème bouleversant complètement le roman dit traditionnel en rejetant les conventions romanesques.
Nathalie Sarraute est décédée en 1999. Sa fille, Claude Sarraute, est également écrivain.

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