Il peut paraître étrange d’attribuer le terme de « poème en prose » à ces descriptions brèves que constituent Tropismes, dans la mesure où l’évocation prosaïque des mouvements infinitésimaux du réel, le parti-pris de l’a-subjectivité s’opposent au pari baudelairien, être peintre de la vie moderne.
Une nouvelle forme de poéticité se fait néanmoins jour, née de la prégnance des perceptions, du flou créé par l’indétermination des personnages et des actions comportant souvent une chute surprenante, à l’instar des Tableaux parisiens, du Spleen de Paris.
Une métaphorisation, proche du recours à la comparaison surréaliste, métamorphose parfois le réel, ainsi en XIV, la femme pieuse est « semblable à une fragile et douce plante sous-marine toute tapissée de ventouses mouvantes ». Le point de vue phénoménologique transforme les choses et les êtres, et le scripteur, puis le lecteur après lui, se fait « Paysan de Paris » à la manière d’Aragon.