Comment évaluer moralement une action qui a deux effets, l'un bon et l'autre mauvais ? L'effet bon est celui qui est voulu par les auteurs de l'acte. L'autre est un effet mauvais, dont la réalisation n'est pas certaine mais possible, voire probable. Que faire ? Selon la doctrine du double effet, ce genre d'action à deux effets est moralement permis, sous des conditions strictes : d'abord que le mauvais effet ne soit pas visé en tant que tel, ensuite qu'il ne soit pas un moyen, mais simplement un dommage collatéral, ensuite encore que sa réalisation ne soit pas certaine mais seulement possible, enfin que le tort causé ne soit pas disproportionné. Tout le problème tient à la mesure de cette disproportion. Faudrait-il donc admettre que le nombre a une importance morale ?