Le texte de Jankélévitch au programme est le premier chapitre d’un livre intitulé : L’aventure, l’ennui, le sérieux, « trois manières dissemblables de considérer le temps ».
Alors que présent est le temps de l’ennui, que la durée est le temps du sérieux, le futur, indéterminé, ambigu, car à la fois certain et incertain est le temps de l’aventure.
Or ce qui caractérise le futur, proche ou lointain, c’est son ambiguïté, puisqu’il est à la fois certain et incertain : on sait qu’il sera, mais pas quel il sera. Le lieu de l’aventure, c’est l’instant « sur le point de se faire », dont on sait qu’il va advenir, sans savoir quel il sera.
L’aventure est donc elle aussi ambiguë, à la fois tentante et effrayante : elle relève à la fois du ludique et du tragique. Elle renvoie autant à l’ouverture et à la fermeture de la vie humaine, dont on sait qu’elle est infini des possibles, mais clôturée par la mort.