Dans la tradition mystique, le silence est signifiant : Jean de la Croix passe sous silence, dans ses poèmes, le moment supposé de l'union de son âme à Dieu. Si, avec Jean de la Croix, on fait de « Dieu » l’indicible par excellence, alors le moment où l'esprit touche sa limite ne peut que consister en un effondrement du langage sur lui-même. On peut douter, néanmoins, de la pertinence de ce mouvement de désir mystique : la stratégie énumérative de pratique mystique et de la théologie négative, tant moquée par Hegel dans la Phénoménologie de l’Esprit, consiste à énumérer tout ce que Dieu n'est pas, faute de pouvoir dire ce qu’il est. C’est un projet sans fin et peut-être sans raison : il nous interdit à jamais de scruter la limite, et moins encore son supposé au-delà.
Métaphysiques contemporaines
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Les universaux
Deux roses ont-elles en partage une même propriété - la rougeur ? Soit on admet qu'il n'existe que des entités particulières : la rougeur des deux roses n'est qu'une abstraction, qui ne rend pas raison des propriétés de couleur distinctes - ne serait-ce que numériquement - de chacune des deux roses. Soit on admet qu'existent des propriétés universelles : la rougeur est commune aux deux roses, mais alors comment rendre raison de la participation de la propriété à chacune des deux roses ? Soit on admet qu'existent des tropes, c'est-à-dire des propriétés particulières, la rougeur-de-cette-rose-ci et la rougeur-de-cette-rose-là, mais alors n'est-ce pas renoncer à la définition de ce qu'est une propriété que d'accepter une telle singularisation ? Ainsi, la philosophie analytique a-t-elle remis au centre de la métaphysique contemporaine la discussion sur les universaux.